L’argent sale provoque une guerre parmi les députés du FLN

Redaction

La guerre de tranchées se poursuit au FLN. Le nouveau président du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Goumama, a procédé, dans la nuit de mardi à mercredi, au changement des serrures du bureau du groupe parlementaire du FLN.

Le nouveau chef du groupe parlementaire du parti majoritaire, désigné par Abderrahmane Belayat, a été obligé de procéder de la sorte. Car, n’ayant pas été reconduit dans son poste, l’ancien chef du groupe, Tahar Khaoua a « pris avec lui les clefs » et les cachets du bureau. Selon un député du FLN, cette attitude s’est faite « sans l’information même des instances administratives de l’Assemblée ». Une première.

Une source à l’intérieur du groupe parlementaire a précisé que la liste présentée par le coordinateur national du FLN, Abderrahmane Belayat, a fini par être acceptée par le bureau de l’Assemblée. Et si ce dernier a procédé de la sorte, c’est après avoir constaté que « tout se vendait ». « Au départ, nous devions renouveler les représentants du FLN en procédant par élection. Mais après découvert que des postes ont été vendus et des procurations achetées, le bureau politique a décidé de procéder par désignation », a ajouté notre interlocuteur. Des documents, dans lesquels sont consignées les sommes d’argent fixées pour chaque poste, circulent parmi les députés FLN.

Un d’entre eux nous a affirmé qu’un gros bonnet, député du parti, a effectué « trois versements de 2 millions de dinars chacun » à un responsable du FLN pour un coup de pouce afin de devenir vice-président. Pis encore, des responsables parlementaires auraient proposé, selon la même source, une somme de 200 000 dinars pour chaque procuration. C’est, d’ailleurs, une député d’une wilaya du centre qui a tout révélé. Cette dernière, en mission dans un pays voisin, se voit proposer, en plus des frais de mission, la somme «représentant la procuration». Elle décline. «C’est à mon responsable hiérarchique que je dois donner ma procuration et non à quelqu’un d’autre», aurait-elle dit. La dame « courage » est allée loin. Elle a raconté cela, avec des preuves, à la direction du parti qui a décidé d’arrêter la mascarade. «Ce sont Djemaï, Tliba et Asma Benkada, trois personnes issues en dehors du FLN, qui ont semé cette pagaille », conclut le député qui a été approché par un des  « hommes d’affaires » qui font la pluie le beau temps du FLN. Les jours à venir risquent de  nouvelles surprises.

Essaïd Wakli