Cela ne s’est pas produit depuis le 8 février 2002 lorsque l’armée algérienne a éliminé le célèbre chef terroriste Antar Zouabri devant les caméras de télévision, à Boufarik sa ville natale, dans la wilaya de Blida. Depuis cette date-là, l’armée algérienne n’a plus jamais diffusé des photos ou des vidéos des émirs terroristes neutralisés par ses unités.
En 2014, l’armée algérienne a décidé de sortir de sa réserve et de diffuser les photos du cadavre d’Abdelmalek Gouri, le chef djihadiste qui avait revendiqué le kidnapping et l’assassinat de l’otage français Hervé Gourdel. Gouri a été abattu par l’armée algérienne dans la nuit de mardi à mercredi, dans la petite ville des Issers, à moins de 100 km d’Alger. Et pour confirmer cette information et faire taire les critiques, l’armée algérienne a appuyé ses propos par des photos du cadavre du leader du groupe « Jound El-Khilafa » (les Soldats du Califat), un groupe terroriste qui s’est rallié à la cause de l’organisation de l’État islamique communément appelé « Daech ».
Pour rappel, Abdelmalek Gouri est considéré par les services de sécurité algériens comme le cerveau de plusieurs actes terroristes et plusieurs attentats kamikazes perpétrés entre 2007 et 2011 dans la wilaya d’Alger. Son élimination a nécessité une opération militaire complexe. Une opération menée depuis près de deux mois dans les wilayas de Tizi-Ouzou et Boumerdès. Les images diffusées par l’armée algérienne tiennent donc à marquer le caractère stratégique de cet exploit. Ces images peuvent être aussi interprétées comme une preuve apportée par l’armée algérienne aux médias internationaux qui ont douté récemment de sa capacité à lutter contre la cellule de Daech en Algérie.