Héritée d’une époque quasi révolue, la question de l’autodétermination des peuples opprimés se pose toujours en 2013. Et c’est une ex-nation colonisée, l’Algérie, qui accueillera samedi 27 avril la journée parlementaire internationale sur le thème « droit des peuples à l’autodétermination, facteur de paix et développement », à laquelle des parlementaires et des représentants de la société civile, originaires de douze pays arabes et étrangers, sont conviés.
De Palestine à la Nouvelle Calédonie. Du Sahara à l’Espagne. Ils sont encore en 2013 370 millions de personnes répandues sur près de 70 pays à être reconnus comme « autochtones » par l’Onu. Ils réclament leur émancipation envers et contre tous. Et depuis une vingtaine d’années ces peuples soumis et méprisé ont gagné en visibilité, estime Irène Bellier, anthropologue française et directrice de recherche au Centre national de recherche scientifique (Cnrs).
Si cette journée vise à «réaffirmer le soutien constant de l’Algérie au peuple palestinien et son droit à l’autodétermination, à la liberté et à l’indépendance», comme l’a expliqué à l’APS Saida Bounab, présidente de la commission des relations extérieures et du groupe d’amitié Algérie-Sahara occidental à l’APN, c’est bien la question sahraouie qui sera au centre de l’attention.
La Mission des Nations unies pour la supervision d’un référendum au Sahara occidental reconduite
C’est, d’ailleurs, ce qui a motivé la présence d’une «importante délégation parlementaire» égyptienne, a indiqué. Cette délégation permettra « la consécration de la reconnaissance de la cause sahraouie dans le monde arabe organisé à Tunis en mars dernier et qui a donné lieu à la naissance de la commission tunisienne de solidarité avec le peuple sahraoui », souligne-t-elle. Dans ce sens, la Commission nationale algérienne de solidarité avec le peuple sahraoui a rencontré jeudi 18 avril son homologue tunisienne afin d’établir des propositions pratiques pour soutenir la cause sahraouie.
La journée internationale tenue à Alger s’ouvrira trois jours après le vote du Conseil de sécurité sur la reconduction du mandat de la Mission des Nations unies pour la supervision d’un référendum au Sahara Occidental (Minurso). Plus de trente ans après le début du conflit, l’autodétermination des indépendantistes sahraouis est donc loin d’être acquise.