Le 2 mai 1962, ce jour où l’OAS assassina 200 dockers algériens

Redaction

Le 2 mai 1962, un attentant à la voiture piégée, commis par l’OAS (Organisation de l’armée secrète) au niveau du port d’Alger a fait 200 victimes.

Ces derniers se comptent parmi les centaines de dockers qui font chaque matin le pied de grue dans l’espoir d’être embauchés, pour la journée, afin de subvenir aux besoins de leurs familles. C’était l’un des attentats les plus horribles commis par cette organisation terroriste, fondée par des militaires français, dont les membres rejettent toute idée d’Indépendance de l’Algérie. Aujourd’hui, cinquante et un ans après, jour pour jour, peu de choses ont été dites à propos des actes de cette funeste organisation.

C’est ce que pense la juriste Fatma Benbraham qui est intervenue jeudi matin, lors du forum du quotidien public « El Moudjahid » organisé pour commémorer l’événement. Celle-ci a estimé que les écrits concernant les crimes de l’OAS sont « presque insignifiants » à cause du manque d’archives, précise-t-elle. Selon elle, « les quelques rares documents d’archives qui existent sont des lettres transmises entre les membres de l’OAS ou bien quelques procès-verbaux de la police ». « Il est nécessaire de faire toute la lumière sur cette période de l’histoire coloniale », a ajouté la juriste.

L’Organisation de l’armée secrète a été fondée en 1961 par les hommes politiques français Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde. L’un de ses principaux leaders n’est autre que le général Raoul Salan. A cet effet, Benbraham a rappelé que celui-ci avait « reconnu devant le tribunal militaire avoir exécuté pas moins de 12.000 opérations lors desquelles 1.800 personnes avaient péri et 4.600 autres avaient été blessées en Algérie et en France ». L’OAS a été créée pour tenter de mettre en échec le processus politique qui a mené à l’Indépendance de l’Algérie, à savoir «les Accords d’Evian». D’ailleurs, cette organisation avait assassiné, le 31 mars 1961, le maire de cette ville, Camille Blanc, qui avait accueilli les délégués du Front de libération national (FLN), lesquels ont mené les négociations avec les représentants des autorités françaises. Pour la juriste, il est est devenu aujourd’hui primordial d’insister sur les méfaits de l’OAS afin que les générations à venir n’oublient pas les crimes atroces de cette organisation terroriste.

 

Elyas Nour