Le chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, a célébré le 02 mars dernier son 78ème anniversaire, faisant de lui l’un des présidents les plus âgés de la planète.
Plus qu’un anniversaire personnel, ce rendez-vous est également celui de se rappeler le bilan de cet homme qui est en train d’achever sa seizième année à la tête de l’Etat algérien. Car, dans la vie d’un homme politique seul le bilan compte. Le reste est à mettre dans la poubelle de l’Histoire. Et cette dernière se rappellera qu’ Abdelaziz Bouteflika a réussi des paris que personne avant lui n’a pu réaliser.
A commencer par prémunir le pays contre les aléas de la chute des prix du pétrole. Et en cela, le chef de l’Etat a commis sans doute le plus grand ratage de ses quatre mandats. En 16 ans de règne, Abdelaziz Bouteflika n’a pas réussi à mettre l’Algérie sur les rails de la diversification économique. Comptant sur les seuls hydrocarbures pour ses recettes en devises, l’Algérie s’est mise en danger d’un nouveau cercle d’endettement.
En favorisant une mauvaise distribution de la rente pétrolière, le chef de l’Etat a donc fragilisé un peu plus l’économie du pays. Sur le plan politique, le règne de Bouteflika a accéléré l’atomisation de la scène politique. A force de mater l’opposition et la presse, il s’est rendu seule alternative à lui-même. Sauf que sa maladie a crée un vide que personne ne veut désormais combler. Et l’homme ne veut pas en rester là. Il veut juste mourir sur le trône. Les intérêts de l’Algérie attendront.
Plus grave que tout, le chef de l’Etat s’est permis, en 2008, une violation de la Constitution pour s’offrir un mandat à vie. Chose qui s’est concrétisée en 2009 et plus récemment en 2014.
Sur le plan diplomatique, l’Algérie de Bouteflika est devenue un portrait en noir et blanc de la période Boumediène. Les flash-back de cette période ont donc remplacé la réalité du terrain. Ce processus risque de se poursuivre tant que Bouteflika demeure au pouvoir.
Essaïd Wakli