A priori, rien de nouveau, trois mandats ne suffisent pas au président Abdelaziz Bouteflika. Après les importants changements effectués lors du remaniement ministériel et au DRS pour reprendre la main, voilà que l’idée de prolonger le dernier mandat du président en septennat est désormais revendiqué par ses proches eux-mêmes.
Pour mourir au pouvoir ou prolonger son autorité, deux hypothèses se présentent à Abdelaziz Bouteflika. Soit se garantir une réélection en 2014 ou changer la Constitution. Et la seconde option est plus viable pour un président toujours malade. La supposée campagne électorale devrait commencer maintenant, un travail harassant de longs mois.
Un report de l’élection présidentielle « épargnera au chef de l’Etat une campagne électorale qu’il ne peut pas mener en raison de son état de santé et lui permettra de s’offrir un sursis pour régler les problèmes de ses proches avec la justice », a déclaré M. Abdelaziz Rahabi, l’ancien ministre de la Communication du premier gouvernement de M. Bouteflika en 1999, en faisait référence à son proche, Chakib Khelil, pris dans une affaire de corruption.
L’analyse du changement ministériel le démontre, le président s’est entouré de ces proches, a récompensé ceux qui étaient proches de lui. Il est désormais entouré de fidèles sur lesquels il peut compter pour appuyer nouvellement sa candidature, et parler en son nom. Amar Saïdani, le nouveau chef du Front de libération nationale (FLN), a ouvertement évoqué, pour la première fois, l’option d’une prolongation du mandat présidentiel.
Il a déclaré que le parti appuierait la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, « s’il veut prolonger son mandat ou se représenter ».
« Le FLN doit être la locomotive des autres formations politiques qui apportent leur soutien au président », a précisé M. Saïdani au quotidien arabophone, Sawt El Ahrar, réputé proche du FLN dont M. Bouteflika est le président d’honneur.
Le président lui-même aurait confié au premier ministre Sellal et au vice-ministre de la Défense et chef d’état-major Ahmed Gaïd Salah : « je vous informe que je vais me représenter et vous ordonne de commencer à préparer le terrain », affirme le Soir d’Algérie, qui cite l’entourage de Bouteflika.
Les rumeurs et les déclarations fusent, mais quand est ce que le président daignera annoncer sa participation a la campagne ? Si celle-ci a lieu d’être. Quand est ce même que le président Abdelaziz Bouteflika fera apparition devant les caméras ?
Les élections peuvent-elles échapper aux Algériens, aussi facilement, à coup de petites manigances à la tête de l’Etat ? Les deux hypothèses qui permettraient à Bouteflika de rester à la tête du pouvoir sont vivement critiqués par l’opposition. Mais, également admises comme des certitudes. « A l’évidence il n’y aura pas d’élection présidentielle en 2014 » a annoncé l’ancien ministre de la Communication du premier gouvernement de M. Bouteflika en 1999, Abdelaziz Rahabi.
Les partis d’opposition exigent le retour à la limitation à deux mandat, supprimée en 2008 pour que le président puisse briguer un troisième mandat en 2009. Cependant, un quatrième mandat est caractérisé d' »inimaginable » par Abderezak Mokri, le chef du Mouvement de la société de la paix. Mohcine Bellabas, le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition laïque) réclame quant à lui l’application de l’article 88 de la Constitution qui exclue de la fonction de chef d’Etat une personne atteinte d’une « maladie grave et durable ».
(Avec AFP)