Les imams algériens doivent œuvrer pour « immuniser l’Algérie contre la pensée extrémiste » qui « se nourrit de l’ignorance ». C’est l’appel qui a été lancé jeudi par le Grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoune, lors de sa visite à Alger.
Reçu, à la résidence El-Mithak, par le ministre des Affaires religieuses et des wakfs, Mohamed Aïssa, le Grand Mufti de Syrie a fait remarquer que « les extrémistes qui se prévalent de l’Islam sont en réalité étrangers à cette religion de paix », rapporte l’APS. Ahmad Badreddine Hassoune a rappelé que son propre pays « paye aujourd’hui le prix de sa défense des causes de la nation arabe et musulmane ». « Ceux qui se sont autoproclamés révolutionnaires viennent en réalité en Syrie d’une centaine de pays pour tuer et semer le chaos », averti ce mufti érudit selon lequel « le peuple algérien, qui a souffert des affres de l’extrémisme il y a une quinzaine d’années, est sensible aux maux des Syriens ».
Pour sa part, le ministre algérien des affaires religieuses a fait savoir que la visite du Grand mufti de Syrie en Algérie « permettra aux deux parties d’analyser la situation et d’échanger leurs expériences en vue de trouver une issue à la crise mondiale du néo-radicalisme religieux ». Après avoir rappelé les violences qui avaient ensanglanté l’Algérie durant les années 90, Mohamed Aïssa a précisé qu’il se « passait la même chose en Syrie, d’où, a-t-il dit, l’intérêt d’échanger les expériences sur le rôle joué par les imams dans l’expurgation du discours religieux de toute forme d’extrémisme et la préservation des mosquées de toute dérive ».