La répression policière ne fait pas peur aux initiateurs du mouvement « Barakat! » qui regroupe des militants algériens issus de tous horizons. Des militants qui ont décidé de lutter contre le 4e mandat que brigue Abdelaziz Bouteflika. Et pour faire entendre leur voix, ils ont opté pour une autre manifestation qui se tiendra jeudi prochain, le 6 mars, Place Audin devant la Faculté Centrale située à Alger-Centre.
« Le Jeudi 6 mars nous descendrons dans la rue pour envoyer un signal fort au régime », nous confie d’emblée Mustapha Benfodil, membre du comité directoire du mouvement « Barakat ! ». « Nous allons tenir un rassemblement pacifique pour signifier à nos dirigeants qu’il est temps d’arrêter de faire des calculs sans prendre en considération l’avis du peuple algérien », explique encore notre interlocuteur, qui précise que le mouvement veut écourter les délais entre deux rassemblement afin de maintenir la dynamique.
« Nous ne voulons pas dépendre du samedi. En plus, cela rappellerait le souvenir des protestations de 2011 organisées par la CNCD. Nous ne voulons pas imiter Saïd Sadi ou un autre mouvement. Nous voulons rassembler les Algériens en colère pour exprimer pacifiquement notre refus du 4e mandat et de l’Etat-DRS », ajoute Mustapha Benfodil qui est convaincu que Bouteflika et l’ensemble des autres composantes du régime algérien, ne veulent pas du changement puisqu’à la suite des réformes adoptées en 2012, des promesses ont été faites aux Algériens. Des promesses qui n’ont pas été honorées, déplore le porte-parole du Mouvement « Barakat! »
« Pour moi il y a eu rupture du contrat moral qui nous lie à Bouteflika depuis que ce dernier ait annoncé, et même pas dans les règles de l’art, sa candidature à l’élection présidentielle. Il s’était à partir en 2014. Nous devons donc lui rappeler sa promesse non-tenue », s’indigne notre interlocuteur.
Quant à la répression policière qui risque de s’abattre sur les manifestants jeudi prochain, le mouvement « Barakat! » interpelle le patron de la DGSN, le général Abdelghani Hamel, et le ministre de l’Intérieur. « Nous sommes capables d’organiser un rassemblement pacifique. S’il y a le moindre débordement, sanctionnez-nous par la prison. Mais mobiliser 5.000 policiers pour une centaine de manifestants cela veut dire que la police cherche directement l’affrontement », dénonce enfin Mustapha Benfodil.