Le jour où Houari Boumédiène avait tenté de tuer les membres de la famille de Hocine Aït Ahmed

Redaction

Le Président Houari Boumediène a-t-il tenté de «liquider» la famille de Hocine Aït Ahmed ? Oui, répond le chercheur Djamel Kada, fils du Moudjahid Ahmed Kada.

Celui qui avait destitué Ahmed Ben Bella en 1965 a tenté d’assassiner les proches du chef historique du Front des Forces Socialistes (FFS), arrêté et emprisonné en 1964 suite à l’insurrection qu’il avait déclenchée en Kabylie. Djamel Kada a rapporté, dans les colonnes du quotidien arabophone «Echourouk», que Boumediène, à travers le commandement de la 1ère région militaire, avait instruit le moudjahid, originaire des Aurès, Ami Abdeslam Ben Fila, qui avait relaté les faits au chercheur quelques temps avant sa mort, de conduire un camion blindé et scellé de Blida vers l’Ouest du pays. Celui-ci, qui était un des amis de Si Saïd Abid, chef de la 1ère région militaire, mort assassiné, n’avait à l’époque aucune idée du contenu du camion en question pensant qu’il ne pourrait s’agir que d’armement par exemple.

Mais en observant une pause en cours de chemin il s’était rendu compte qu’il y avait des personnes à l’intérieur. Il avait forcé la serrure pour ouvrir la porte. C’est à ce moment-là qu’Ami Abdeslam Ben Fila avait constaté qu’il s’agissait de personnes encore en vie. Et ce sont ces détenus qui lui avaient affirmé qu’ils étaient des proches d’Aït Ahmed. Les membres de la famille du chef du FFS n’avaient pas mangé et bu depuis 48 heures. Il y avait même une vieillard âgé de 75 ans.

Emu par leur sort, Ami Abdeslam Ben Fila s’était déplacé dans un verger pour leur apporter de quoi manger et boire. Des odeurs nauséabondes se dégageaient du camion. Les proches d’Aït Ahmed étaient forcés d’aménager un coin du camion pour le transformer en toilettes. L’ancien Moudjahid avait conclu ainsi que Houari Boumédiène par cet acte, aurait pu «assassiner» ces concitoyens. Révolté, ce «chauffeur» a décidé de démissionner dés son retour à son commandement prétextant des soucis de santé.

Le chercheur Djamel Kada est remonté encore plus loin, en enquêtant sur la vie de Hocine Aït Ahmed, en évoquant par exemple l’éviction du fondateur du FFS de la présidence de l’OS (organisation secrète), qu’il a dirigé, en 1946, après la mort de Belouizdad Mohamed, et ce, sous prétexte qu’il était berbériste. Selon le chercheur, beaucoup de zones d’ombre demeurent à propos du chef historique du FFS. Ce dernier s’exprimera-t-il un jour, avec franchise, pour faire des révélations sur tous ces dessous, encore inexplorés, de l’histoire algérienne ?

Avec Elyas Nour