Le juge français Marc Trévidic, accompagné d’experts, devrait se rendre en Algérie à partir de ce samedi afin de mener des expertises sur les têtes des moines de Tibéhirine assassinés en 1996.
Reportée en février par les autorités algériennes, le juge Marc Trévidic devrait ce rendre ce samedi 31 mai en Algérie, indique l’AFP. Toutefois, les autorités algériennes n’ont toujours pas confirmé officiellement le venue du magistrat français. La visite du juge Trevidic et de son équipe est sans cesse repoussée depuis fin 2013, lorsque le juge français avait enfin obtenu l’autorisation de se rendre en Algérie pour enquêter sur la mort des moines de Tibéhirine, assassinés en 1996.
Le juge Trévidic doit se rendre en Algérie pour procéder à l’exhumation des têtes des sept moines cisterciens de Tibéhirine. Une exhumation que les magistrats instructeurs réclament depuis deux ans maintenant. En février, les autorités algériennes avaient justifié le soudain report de la visite du juge Trévidic par le contexte électoral, explication qu’une telle visite ne pouvait avoir lieu durant la campagne présidentielle.
Malgré le manque de coopération des autorités algériennes, la justice française n’abandonne pas l’enquête sur l’assassinat des moines durant la « décennie noire » en Algérie. Parallèlement, une enquête est en cours en Algérie.
Rapt revendiqué par le GIA
Ces moines assassinés avaient été enlevés dans leur monastère près de Medea, dans la nuit du 26 au 27 mars 1996. Les têtes des moines avaient été découvertes le 30 mai 1996 au bord d’une route de montagne. Leurs corps, quant à eux, n’ont jamais été retrouvé jusqu’à ce jour. Pour certains, « cette absence de dépouille soulevant l’hypothèse d’une volonté de masquer les causes de la mort ».
Bien que leur assassinat avait été revendiqué par le Groupe Islamiste Armée (GIA) de Djamel Zitouni. Le juge française examine desormais la thèse d’une « possible bavure de l’armée algérienne ». Cette thèse est basée notamment sur le témoignage d’un ancien détaché de la Défense à l’Ambassade de France à Alger. Selon le général François Buchwalter, les moines ont été tués dans un raid d’hélicoptères militaires tandis qu’ils se trouvaient dans ce qui semblait être un bivouac de jihadistes, rapporte l’AFP.
Avec AFP