Le monde se globalise et le Maghreb se divise…

Redaction

Les récentes attaques marocaines contre l’Algérie, suivies des réactions d’Alger, remettent au goût du jour le débat sur la construction maghrébine. Et les escarmouches qui ont opposé la délégation algérienne et les représentants du Maroc lors de la tenue du Forum social mondial à Tunis ne sont certainement pas pour arranger les affaires d’une région dont les membres s’éloignent de plus en plus dans un monde qui se globalise d’avantage.

La question du Sahara Occidental a pourtant été «réglée» sur la forme. L’Algérie et le Maroc se sont entendus que cette affaire devrait rester au niveau du Conseil de Sécurité des Nations-Unies. Le conflit doit donc être réglé entre les deux protagonistes formellement identifiés que sont le Front Polisario et le Royaume du Maroc. Cela n’empêche, des quiproquos existent toujours et la moindre déclaration faite aussi bien à Rabat qu’à Alger, ou par presse interposée, suscite réactions parfois terribles des deux cotés.

Finis donc les temps de la bonne entente maghrébine. Terminés sont les temps où chaque citoyen maghrébin rêvait d’un avenir commun avec ses semblables des autres Etats, dont les frontières sont nées d’un découpage établi par les occupants eux-mêmes.

Les chiffres sur les échanges économiques entre les pays du Maghreb sont choquants : à peine 1% des échanges commerciaux sont faits entre les trois principales économies de la région, à savoir l’Algérie, le Maroc et la Tunisie. Et encore ! Si entre Alger et Tunis, il y a eu toujours une sorte de sympathie liée à la fois à des raisons historiques et sociologiques, les liens entre le Maroc et l’Algérie sont à la limite de la correction.

Il fut un temps, des unités industrielles et des entreprises mixtes étaient créées. Des ces sociétés, il n’e reste aujourd’hui que très peu.

Pourtant, tout le monde s’accorde à dire que les trois pays ont plus qu’une obligation de s’entendre. Une intégration économique régionale ne fera que renforcer la position géostratégique de l’ensemble maghrébin. L’exemple le plus parlant de cette situation est sans doute la signature, chacun de son coté, d’un accord d’association avec l’Union européenne. Résultat des courses : aucun des pays n’en a bénéficiés. En partant en rangs dispersés en face d’une Europe unie et solidaire, les Maghrébins avaient tous perdu.

Aujourd’hui, seule un véritable Maghreb des peuples est possible. Les régimes politiques en place ne sont pas du tout faits pour s’entendre.

Essaïd Wakli

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