Le père de Khoualed Islam : « le Makhzen marocain a confisqué à mon fils son innocence »

Redaction

C’est un papa heureux mais aussi en colère. Un sentiment de colère dont il n’arrivera certainement jamais à se défaire. Et pour cause, le père de Khoualed Islam, le jeune algérien détenu au Maroc pendant plusieurs mois pour un crime qu’il n’a jamais commis, en veut terriblement au Makhzen marocain.  

« Mon fils n’est plus l’enfant qui était parti au Maroc,  un an plus tôt, pour un entraînement de voile. On lui a confisqué son innocence », a-t-il confié dans une déclaration à El Watan lorsqu’on lui a demandé de parler de ses impressions après le retour en Algérie de son fils Islam Khoualed, 15 ans, détenu pendant presque onze longs mois au  centre de détention pour mineurs à Agadir. « Ils ont privé mon fils de sa scolarité. Toutes mes démarches pour lui remettre les cahiers et les livres nécessaires ont été refusées. Leur but était de briser Islam, un enfant de 14 ans, et de lui faire payer un crime qu’il n’a pas commis », a-t-il dénoncé encore.

Le papa d’Islam, Azzedine, n’oubliera jamais cette épreuve difficile où toute sa famille a été déchirée par l’émotion et la douleur. La dimension politique de cette affaire, il ne l’a jamais ignorée. Il était toujours conscient que les autorités marocaines instrumentalisaient son fils pour exercer des pressions sur l’Algérie.  « L’expérience de mon fils m’a appris ce que voulait dire le makhzen et ce dont il est capable« , avoue-t-il.

« Toutes les décisions passent par lui, poursuit-il, comme celle de gracier un Espagnol, auteur de viols sur 14 enfants marocains. Le makhzen a fait d’une petite dispute entre deux gamins une affaire d’Etat. Il a condamné mon fils à une peine aussi lourde et l’a privé de son droit à la scolarité alors que le dossier était vide de toute preuve ». Aujourd’hui, l’heure est à la reconstruction pour la famille Khoualed. Le plus important est de redonner à Islam cette chaleur humaine et amour qui  ont cruellement manqué à cet adolescent accablé par le destin. Après tous ces mois de détention, l’enfant algérien doit pouvoir renouer avec le rêve et la quiétude.

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