Le rôle de l’Algérie dans la libération des otages français

Redaction

Les Français ne sont pas les seuls à avoir libéré leurs otages du Nord du Niger. Les tractations se sont déroulées avec l’appui des Qataris et, même, de l’Algérie.

Le journal El Watan a annoncé, sur son site Internet, que les services Algériens ont été mis à contribution lors des négociations pour la libération des otages français. Les journalistes d’El Watan écrivant en effet qu’«il y a deux mois, les Qataris, qui entretiennent de bonnes relations avec les mouvements salafistes en Syrie et en Libye, sont intervenus à la demande des Français, et sont entrés en contact avec des cadres d’Ansar Eddine, affirme une source sécuritaire algérienne. Pour montrer leur bonne volonté, les autorités maliennes ont arrêté leurs recherches contre 20 combattants d’Ansar Eddine.» Cette décision a été interprétée comme un premier pas pour le chef du mouvement, Iyad Ag Ghaly, ancien leader de la rébellion touareg, qui a donc mobilisé ses réseaux, très importants dans tout le nord du Mali.

Pendant ce temps, ajoute la même source, les Algériens, qui voient toujours d’un mauvais œil l’intrusion du Qatar dans les affaires maghrébines, ont aussi mené une opération parallèle. «Il y a quelques jours, Mustapha Ould Chafii, s’est rendu à Alger», assure un cadre des renseignements. Ce Mauritanien, conseiller du président burkinabé Blaise Compaoré, est aussi un homme d’affaires, «déjà sollicité lors des pourparlers précédents pour la libération d’otages au Mali».

Toujours d’après les services de renseignements algériens, le chef terroriste Abou Zeid, responsable de l’enlèvement des otages français, a été tué en mars dernier lors d’une opération pour libérer les otages, qui visait précisément son groupe, la katiba Tariq Ibn Zyad. Les négociations ont été menées par son successeur, l’Algérien Saïd Abou Moughatil, et le Tunisien Abou Mohamed, un cadre du groupe, qui maîtrise plusieurs langues et auquel Abou Zeid avait souvent recours lors des négociations.

La source du journal précise enfin que les quatre otages français ont été libérés en contrepartie de prisonniers islamistes au Mali. Le journal français Le Monde a révélé, lui, que la France a payé une rançon de 20 millions d’Euros.

E. W.