C’est une première dans l’histoire de l’Algérie contemporaine. L’ancien patron du puissant DRS, le mystérieux Général Mohamed Mediene, dit Toufik, a adressé une lettre à plusieurs médias algériens dont les quotidiens El Watan, El Khabar, Echorouk et le Soir d’Algérie. Dans cette lettre, il exprime sa colère et sa consternation à propos de la condamnation à une peine de 5 années de prison ferme dont avait fait l’objet son compagnon, le général Hassan, l’ancien responsable de la direction chargée de la lutte contre le terrorisme. Le général Toufik demande officiellement dans cette lettre de « réparer une injustice » et parle sans aucun faux-fuyant de déshonneur dont sont victimes, à ses yeux, les hommes de son ancienne institution, à savoir le DRS.
« Consterné par l’annonce du verdict prononcé par le tribunal militaire d’Oran à l’encontre du général Hassan, et après avoir usé de toutes les voies réglementaires et officielles, j’ai estimé qu’il est de mon devoir de faire connaître mes appréciations à l’intention de tous ceux qui sont concernés par ce dossier, ainsi que tous ceux qui le suivent de près ou de loin.
Le général Hassan était le chef d’un service érigé par le décret agissant sous l’autorité de mon département. A ce titre, il était chargé d’une mission prioritaire avec des prérogatives lui permettant de mener des opérations en relation avec les objectifs fixés. Les activités de son service étaient suivies régulièrement dans le cadre réglementaire.
En ce qui concerne l’opération qui lui a valu l’accusation d’« infraction aux consignes générales, j’affirme qu’il a traité ce dossier dans le respect des normes et en rendant compte aux moments opportuns. Après les résultats probants qui ont sanctionné la première phase de l’opération, je l’ai félicité –lui et ses collaborateurs – et encouragé à exploiter toutes les opportunités offertes par ce succès. Il a géré ce dossier dans les règles, en respectant le code de travail et les spécificités qui exigent un enchaînement opérationnel vivement recommandé dans le cas d’espèce.
Le général Hassan s’est entièrement consacré à sa mission. Il a dirigé de nombreuses opérations qui ont contribué à la sécurité des citoyens et des institutions de la République. Sa loyauté et son honnêteté professionnelle ne peuvent être mises en cause. Il fait partie de cette catégorie de cadres capables d’apporter le plus transcendant aux institutions qu’ils servent.
Au-delà des questionnements légitimes que cette affaire peut susciter, le plus urgent, aujourd’hui, est de réparer une injustice qui touche un officier qui a servi le pays avec passion, et de laver l’honneur des hommes qui, tout comme lui, se sont entièrement dévoués à la défense de l’Algérie.
Les médias ont traité abondamment cette affaire en faisant preuve de beaucoup d’à-propos, malgré l’absence d’éléments d’appréciation officiels. J’ose espérer que mon intrusion médiatique, même si elle constitue un précédent, ne suscite pas de commentaires qui risquent de la dévoyer et de la détourner du but recherché ».
Le général de corps d’armée à la retraite Mohamed Mediene