Le Wali de Béjaïa vit dans une planète différente de celle de ses concitoyens. Face aux étudiants qui réclament des sanctions à l’encontre de corrompus qui pullulent autour des œuvres universitaires, le représentant de l’Etat a trouvé la parade dans la « mixité ».
Ahmed Hamou-Touhami, qui a déjà défrayé la chronique locale à Djelfa avec ses scandales à répétition avant d’être muté dans la capitale des Hammadites, a donc fait des siennes. Devant les élus de l’Assemblée populaire de wilaya, le Wali a expliqué que l’université de Béjaïa ne peut trouver sa quiétude que si « la mixité est supprimée » et « les œuvres universitaires privatisées ». Il a envoyé un courrier dans ce sens au ministère de l’Enseignement supérieur.
Selon le député du FFS, Chaffa Bouaïche, qui a rencontré le représentant de l’administration en compagnie d’autres élus de la région, Hamou-Touhami a franchi ainsi «toutes les règles». «Au lieu de s’occuper des corrupteurs, il veut privatiser les œuvres universitaires». La ville de Béjaïa a connu, la semaine dernière, plusieurs manifestations et contre-manifestations estudiantines. La coordination locale des étudiants dénoncent notamment l’utilisation de certains autres étudiants pour « détourner de l’argent public ». Le Wali, quand à lui, joue sur un autre terrain. Certaines résidences universitaires de Béjaïa et de Tizi-Ouzou sont les dernières à disposer encore d’un régime mixte où se côtoient, dans des immeubles séparés, garçons et filles.
Essaïd Wakli