La manifestation soudaine et inattendue des policiers autant l’étonnement que la crainte des citoyens algériens, notamment à Alger, où plusieurs barrages de police ont été levés au niveau de points névralgiques de la capitale. Ainsi, sur le tronçon routier de la moutonnière, les barrages de police habituellement installés pour contrôler les automobilistes qui entrent à la capitale, ont été très allégés. De nombreux policiers ont abandonné leurs postes, a-t-on appris de sources concordantes.
Le même constat a été dressé à Birkhadem et Bir Mourad Raïs, deux communes très populaires d’Alger où les axes routiers sont empruntés par des milliers de voitures quotidiennement. L’important barrage de sécurité établi au niveau de « La Côte » à Birkhadem a été tout bonnement abandonné. Il n’y a qu’un seul policier pour surveiller et contrôler un immense trafic routier aux heures de pointe. D’autres barrages au niveau du quartier des « Sources » ont souffert aussi de l’absence des policiers, a-t-on constaté sur place.
Dans les rues d’Alger-centre, les petites brigades de policiers qui patrouillaient pour veiller à l’ordre public ont presque toutes disparu. Seuls quelques véhicules et quelques voitures de police continuent à faire leur tournée d’inspection. Mais leur nombre est insignifiant par rapport au dispositif sécuritaire mis en place en temps normal.
Face aux policiers qui désertent petit à petit les rues, les Algérois n’hésitent pas à clamer leur peur et leurs craintes. Ils s’interrogent sur le bien-fondé de ce comportement. « Comment peut-on hypothéquer la sécurité des citoyens dans un contexte politique aussi tendu ? Notre pays fait toujours face à la menace terroriste. Nos policiers l’ont-ils oublié ? », s’écrie une vieille dame questionnée à ce propos. Un autre jeune craint qu’à la tombée de la nuit les délinquants profitent de ce « relâchement sécuritaire » pour imposer leur diktat. A Blida, où l’équipe nationale va jouer un match crucial contre le Malawi pour arracher définitivement sa qualification pour la CAN 2014, ce sont les forces de la gendarmerie qui vont assurer la sécurité de ce match à la place des policiers qui auraient refusé d’accomplir cette mission. Et pendant ce temps-là, devant le Palais Présidentiel à Alger, des centaines de policiers continuent à se rassembler.