Les autorités algériennes multiplient les pressions directs et indirectes à l’encontre des médias

Redaction

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Pour tenter de museler la presse après l’élection présidentielle, le pouvoir sort la grosse artillerie. Si l’interdiction n’est pas formelle, les pressions sur les journaux sont tellement réelles que le l’ONG Reporters Sans frontières (RSF) a publié, jeudi 12 juin, un rapport accablant et a adressé une lettre à Laurent Fabius qui vient d’achever une visite en Algérie.

La pression indirecte a donc commencé contre les journaux qui n’ont pas forcément soutenu la campagne électorale de Abdelaziz Bouteflika. Le quotidien El Watan, plus grand tirage de la presse francophone du pays, subit depuis quelques jours la pression des annonceurs privés. Ces derniers subissent eux aussi des injonctions politiques dans le but de les dissuader de donner de la publicité à journaux récalcitrants. La première entreprise à mettre en œuvre cette « résolution » est le constructeur automobile français Renault.

« Nous sommes très inquiets des pressions directes et indirectes exercées à l’encontre de certains médias algériens, notamment la presse indépendante, depuis la réélection pour un quatrième mandat d’Abdelaziz Bouteflika le 17 avril 2014. Les autorités algériennes ne reculent devant rien pour intimider les médias osant critiquer la mascarade électorale que fut le dernier scrutin présidentiel », indique dans ce sens un rapport de Reporters sans frontières.

L’autre méthode utilisée par les autorités concerne l’utilisation de la pression des imprimeries. C’est ce qui est arrivé au journal El Fadjr dont l’impression a été interrompue durant plusieurs journées pour une histoire de factures impayées. Pourtant, Hedda Hezam, la directrice, atteste qu’elle a établi un échéancier avec l’imprimeur. Puis, El fadjr n’est pas le seul journal qui a des dettes.

Ces pressions s’exercent uniquement sur les journaux qui se sont opposés à un quatrième mandat présidentiel.

Essaïd Wakli