L’étau se resserre autour du DRS. Après avoir été « dépossédé » de certains de ses services, le ministre de la Justice veut aller plus loin : inciter les juges à « réclamer » des dossiers d’enquêtes auprès des services de police judiciaire du DRS.
Selon le quotidien El-Khabar, qui a rapporté cette information, le ministre de la Justice, Tayeb Louh a adressé des correspondances aux juges et procureurs généraux les incitant « à réclamer les enquête » auprès des services de police judiciaire du DRS. S’il ne mentionne pas cette « réclamation » dans son courrier, le Garde des Sceaux a pris le soin, selon le journal, d’adjoindre à cette missive une copie originale du décret présidentiel portant sur la dissolution du service de police judiciaire du DRS. Il n’en suffit pas de beaucoup aux juges et procureurs généraux pour comprendre le sous-entendu : réclamez les enquêtes du DRS.
Pourtant, le ministre de la Justice n’était en rien obligé de joindre la copie du décret présidentiel. Le texte est suffisamment diffusé, puisqu’il est disponible sur le journal officiel. Tout au mieux, le ministre aurait pu accompagner son courrier de copies de ce décret. Au lieu de cela, le ministre a choisi la symbolique. Certains juges interrogés par le journal affirment que ce message est compris comme un signal signifiant « agissez et vous êtes protégés par le président de la République ».
Il faut rappeler que le président de la République a décidé de dissoudre le service de police judiciaire relevant du DRS. Une décision qui entre dans le cadre d’une restructuration profonde de ce service de renseignements. Certains analystes y voient une manière de neutraliser le DRS, d’autres pensent qu’il s’agit d’une simple réorganisation.
Essaïd Wakli