L’hypocrisie qui s’est emparée de la société a atteint le sommet de l’Etat. Alors que l’islamisation rampante gagne la société où s’installent des comportements aussi bizarres qu’incompréhensibles, les ministres du gouvernement Sellal sont partagés entre leur envie de réveillonner et les tabous de la société.
Interrogés par le journal arabophone Ennahar, la majorité des ministres se démarquent du Réveillon, tandis que d’autres tentent de faire la différence entre « les festivités elles-mêmes » et les repas qu’on peut préparer à des occasions de ce genre. C’est dans cette catégorie de « oui, mais.. » qu’on peut ranger des ministres comme Abdelmadjid Tebboune, en charge de l’Habitat, ou encore Mohamed El-Ghazi, ministre chargé de la Réforme de l’Etat. Ces deux ministres ne veulent pas s’identifier à une « tradition chrétienne », mais ils disent préparer un repas spécial pour l’occasion. Autant dire qu’ils ont un pied dans la religion et un autre ailleurs, dans ce qui peut relever du domaine de la fuite en avant.
Yennayer est une « mauvaise tradition »
Plus grave est la réponse de Amar Ghoul. Islamiste à l’occasion, le ministre des Transports et président du microscopique parti dit TAJ, se dit contre la célébration d’une fête « chrétienne ». Le ministre ne s’arrête pas là. Il ajoute que même la fête du nouvel an berbère, Yennayer « est une mauvaise tradition ». L’homme semble oublier que la fête est célébrée partout dans le Maghreb et qu’elle est une tradition plusieurs fois millénaire.
« Le Réveillon est interdit chez nous »
Comble de l’ambivalence, Abdelkader Messahel, ministre de la Communication, pas forcément très attaché à la religion comme en témoignent ses différentes descentes en ville, a carrément indiqué que « le réveillon est interdit chez nous » !
Seul contre tous à assumer son geste, le Ministre du Tourisme, Mohamed-Amine Hadj-Saïd a indiqué que pour fêter le nouvel an, il est allé manger dans un bon restaurant algérois. Au moins un ministre qui assume ses convictions !
Essaïd Wakli