Les misères et paradoxes d’Amara Benyounès

Redaction

Une nouvelle fois, Amara Benyounès a montré une méchanceté presque gratuite envers l’opposition et un mépris avéré envers les Algériens qui ne partagent pas les positions et options du pouvoir.

Dans une interview accordée au site TSA, le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA) a en effet fait preuve d’une extrême indigence en affirmant que « (…) quand François Hollande parle, un certain nombre d’Algériens sont au garde à vous ». L’homme n’a, d’ailleurs, pas précisé que lui et ses alliés au pouvoir ne rechignent jamais à aller se soigner, se balader ou faire leurs courses en France à la moindre des occasions. Bien sûr que dans l’opposition, il se trouverait des gens qui partageraient les positions de la France sur un certain nombre de questions. Mais le propos de Benyounès sonne comme l’hôpital qui se moque de la charité.

Comme tous les élèves du pouvoir, Amara Beyounès oublie vite. Répondant à une question sur la conférence nationale de consensus que propose le FFS, le ministre de Commerce indique qu’il est prêt à rencontrer tout le monde sauf « les dirigeants du FIS Dissous » et les terroristes. Il a oublié de fait que le premier à avoir rencontré les terroristes et les anciens du FIS est le pouvoir qui, par le biais de Ahmed Ouyahia, a reçu Madani Mezrag à la présidence de la République. Pis, l’ancien seigneur de guerre, qui a reconnu avoir tué des Algériens, a été autorisé à tenir une « université d’été » alors que des partis de l’opposition sont interdits d’organiser ne serait-ce qu’une conférence thématique.

La dernière inconséquence de Benyounès est liée aux positions du FLN sur le Sud. Alors que le secrétaire général du MPA s’attaque à l’opposition qui refuse le gaz de schiste, il refuse de commenter les déclarations de Saadani qui avance que l’Etat a «abandonné le Sud». Mais, à l’image de l’ensemble du gouvernement, Benyounès s’attaque aux partis de l’opposition au lieu de s’attaquer à régler les problèmes du pays.

Essaïd Wakli