Les plaintes des algériens ont augmenté de 150% en une année

Redaction

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Les Algériens ne se plaignent pas que dans les rues. Lorsqu’ils sentent que leurs droits sont bafoués ou que l’administration les a lésés, ils expriment leur mécontentement par tous les moyens judiciaires. 

L’une des organisations qui reçoit ces plaintes est la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des Droits de l’Homme. Le président de la commission, Farouk Ksentini, a confié au quotidien arabophone El-Khabar que le nombre de plaintes concernant  l’abus de l’administration a augmenté de 150% en une année. Le nombre de plainte est passé, selon Farouk Ksentini, de 20000 en 2011 à plus de 50000 en 2012. Maître Farouk Ksentini a estimé que les plaintes concernent souvent des cas d’abus d’autorité, bureaucratie, détention provisoire abusive et refus de l’administration de satisfaire les besoins des citoyens. « Je reçois moi-même une dizaine de plaintes quotidiennement », atteste l’avocat.

Le président de la CNPPDH estime que si « les problèmes des gens étaient en charge » il n’y aurait jamais autant de plaintes. Dans son rapport annuel sur la situation des Droits de l’Homme en Algérie, la CNPPDH, pourtant rattachée à la présidence de la République, a dressé un tableau extrêmement sombre de la justice algérienne. La Commission a estimé que « les juges sont maîtres devant les pauvres, mais se montrent cléments devant les hommes influents du pouvoir ». Pis encore, la commission a, plus particulièrement, montré du doigt l’abus dans l’application de « la détention provisoire ». Cette dernière se transforme en un « provisoire qui dure ». La réaction des juges ne s’est pas fait attendre. L’agacement exprimé par le président du syndicat des Magistrats, Djamel Laidouni, est à la hauteur des attaques subies : « les juges ne font qu’appliquer les lois ». C’est justement ce qui manque souvent.

Essaïd Wakli

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