Pour sa première grande sortie médiatique, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a tenu un discours d’opposant. A part les éloges faits au chef de l’Etat et les traditionnelles promesses d’un avenir « radieux » pour tous les Algériens.
Le Premier ministre, qui a fait la déclaration de politique générale de son gouvernement devant les députés, a prévu un déclin de l’économie nationale dans une quinzaine d’années. Selon le Premier ministre, d’ici 2030, si l’Algérie n’exploite pas le gaz de schiste, la situation du pays sera difficile. « L’exploitation du gaz de schiste est irréversible », indique Sellal. «D’ici 2030, l’Algérie ne sera plus en mesure d’exporter les hydrocarbures, sinon en petites quantités seulement », souligne Sellal. « D’ici 2030, nos réserves couvriront nos besoins internes seulement. Comment peut-on subvenir alors aux besoins de nos enfants et de nos petits enfants ? », rappelle encore le premier ministre. Triste.
Dans le même chapitre, Sellal affirme que cette exploitation se fera sur le « long terme ». « Nous commencerons d’abord par l’exploration et la formation des cadres pour les prochains cinq ans », explique-t-il en annonçant l’intention du gouvernement de créer une école de formation très prochainement.
Pour le reste, le Premier ministre a rappelé les grands axes de travail de son gouvernement. Il a rappelé, entre un des fondamentaux de la politique de Bouteflika qui consiste à poursuivre la politique de la réconciliation nationale. «Le processus de réconciliation nationale sera mené à son terme », et que l’Etat « maintiendra sa politique de la main tendue en direction des égarés qui feront acte de repentance », tout en poursuivant « les actions de lutte antiterrorisme pour consolider la sécurité nationale, et combattre sans relâche toute de criminalité ». Il a promis également que la concertation sera « une conduite » de son gouvernement.
Sur le plan économique, le Premier ministre a annoncé des chiffres plutôt optimistes. Il promet pour 2019 un taux de chômage qui va baisser à 8,04%, une inflation de 2, 85 % et un taux de croissance de l’économie à 7%. Le Produit intérieur brut par habitant passera, quand à lui, à 7500 dollars / an contre 5700 dollars actuellement.
Contrairement à ce qui a été annoncé, tous les groupes parlementaires ont assisté aux débats qui se poursuivent au moins jusqu’à demain.
Essaïd Wakli