Le Front de la sahwa islamique, le nouveau parti salafiste qui n’a pas encore été agréé par l’Etat algérien, a violemment réagi aux propos tenus dimanche par Amara Benyounes, le ministre de l’Aménagement du Territoire, de la Ville et de l’Environnement et leader du Mouvement Populaire Algérien (MPA). Dans une lettre incendiaire, le parti salafiste n’hésite pas à traiter Amara Benyounes, membre du gouvernement de Sellal, « d’impie et de blasphémateur ».
Le tout nouveau parti salafiste dirigé par le prédicateur salafiste Abdelfettah Zeraoui n’y va pas par le dos de la cuillère pour dénoncer les déclarations très hostiles aux islamistes prononcées par Amara Benyounes lors de son intervention au forum d’Echorouk. A cette occasion, il avait clairement soutenu que les islamistes ne sont pas capables d’assumer une quelconque responsabilité au sommet de l’Etat. Mieux encore, le ministre a dit que les Algériens n’ont pas besoin d’un imam pour les gouverner. « L’époque du Prophète a dit et d’Allah a dit est révolue », a-t-il encore ajouté sans aucun faux fuyant. Et c’est cette dernière phrase qui a suscité la colère des salafistes algériens lesquels n’ont pas manqué d’assimiler cette prise de position au blasphème. « M. Amara Benyounes vous n’êtes pas musulmans et vous parlez exactement comme Abu Jahl et Abu Lahab », ont-ils souligné en comparant le ministre algérien aux deux mécréants les plus illustres de la « Djahilia ». Dans leur lettre, les salafistes algériens persistent à croire que Amara Benyounes a porté atteinte à l’Islam et à la dignité des musulmans. Enfin, le Front de la sahwa islamique a mis en garde la société contre le danger « maléfique » qu’incarne ce ministre de la République qui assume ouvertement ses opinions laïques.