Mardi 26 août 2014 doit certainement être le jour le plus sombre de la carrière politique de Abdelaziz Belkhadem. L’homme qui a toujours été considéré comme un des plus proches du « Palais » est descendu de son piédestal sans ménagement. Pire, il a subi la pire humiliation jamais subie par un homme politique depuis l’Indépendance de l’Algérie. Retour sur les raisons de son limogeage.
Cela faisait longtemps que l’ancien Secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, était dans l’œil de cyclone. Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, même affaibli par la maladie, n’avait jamais vu d’un bon œil le fait que son ancien Premier ministre se préparait à briguer la présidence de la République alors qu’il se trouvait toujours à l’hôpital militaire du Val de Grâce, à Paris. Malgré ces manœuvres, Abdelaziz Bouteflika avait ruminé sa colère et nommé Belkhadem comme « ministre d’Etat », conseiller à la présidence de la République, suie à sa réélection présidentielle pour un 4è mandat consécutif. Mais contrairement à Ahmed Ouyahia, qui a toujours été respecté par Bouteflika, qui voit en lui un adversaire potentiel, l’ancien Secrétaire général du FLN n’a hérité d’aucune réelle prérogative.
Malgré cela, Belkhadem a continué ses manœuvres. L’ancien ministre des Affaires étrangères avait même tenté de reprendre la main sur le FLN, lors du dernier Comité central tenu à Alger, qui s’était terminé en bagarre générale. L’homme laissait même entendre que le chef de l’Etat lui avait donné son accord, avant de se réviser et d’affirmer que Bouteflika « n’a rien à voir dans cette affaire ». Une phrase de trop.
Bouteflika est « fini »
Mais la goutte qui a fait déborder un vase déjà plein est sans nul doute la récente sortie médiatique de Belkhadem dans laquelle l’ancien ministre aurait confié à des proches que Bouteflika est « fini » et que la course à la présidentielle est désormais relancée. Son éviction du Palais El Mouradia, du gouvernement et du FLN intervient quelques jours seulement après que Belkhadem ne commette une autre bourde : il a assisté à une réunion de l’opposition, alors qu’il était toujours « ministre conseiller ».
Autrement dit, Belkhadem a signé sa mort politique de sa propre main.
Essaïd Wakli