Le remaniement ministériel est reporté jusqu’à l’adoption définitive de la nouvelle constitution. Des sources bien introduites dans le sérail algérien ont confirmé cette information à Algérie-Focus. Aucun changement ne doit intervenir avant cette incontournable échéance politique. Ceci dit, après l’adoption du nouveau texte de la constitution, le gouvernement de Sellal présentera sa démission et Bouteflika nommera une nouvelle équipe.
Une équipe qui ne devrai, néanmoins, pas connaître de grands changements, certifient nos sources. Abdelmalek Sellal, donné pour partant, a toutes les chances de conduire à nouveau le prochain gouvernement. Il bénéficie toujours de la confiance de Bouteflika et fait l’objet d’un consensus au sommet de l’Etat, même si l’on prête à Sellal des envies d’aller voir ailleurs… En vérité, les intentions de Sellal demeurent mystérieuses et son entourage laisse planer le doute sur ses ambitions présidentielles dans la course à la succession d’Abdelaziz Bouteflika. En tout cas, rien ne devrait changer dans les mois à venir et cette succession ne semble plus d’actualité, à en croire nos sources.
Quant au forcing exercé par les proches et alliés d‘Abdesslam Bouchouareb, le ministre de l’Industrie, il semble bel et bien que cette piste ait été abandonné au Palais d’El-Mouradia. Bouchouareb devrait conserver son portefeuille ministériel d’autant plus, assurent nos sources, que ses relations très tendues avec Abdelmalek Sellal se sont nettement améliorées ces derniers jours, grâce à une réconciliation menée par l’intermédiaire de plusieurs hauts responsables proches des deux dirigeants.
En revanche, une véritable lutte est engagée pour placer de nouveaux hommes dans les postes les plus stratégiques. Et c’est le poste du ministère de l’Intérieur qui attise toutes les convoitises, chacun voulant placer son poulain. Abdelmadjid Tebboune, l’actuel ministre de l’Habitat, est appuyé pour ce poste par le lobby de Saïd Bouteflika. Mais dans le camp adverse, un autre candidat, Mohamed El Ghazi, actuellement ministre de la Réforme du service public, serait fortement soutenu par le clan d’Ahmed Gaïd Salah et ses amis. L’ancien wali d’Annaba est très apprécié par le chef d’Etat-major qui veut l’aider à décrocher une promotion.
Ce jeu d’échecs n’a pour le moment abouti à aucune nouvelle configuration. Le suspense demeure entier et les luttes se poursuivent autour des portefeuilles les plus importants. Ceci dit, rien ne semble perturber le statu quo et l’arrivée de nouvelles têtes au gouvernement sera relativisées par la présence des sempiternels dinosaures. Au moment où l’Algérie semble avoir plus que jamais besoin d’une coalition nationale représentative de toute la population pour sauver le pays d’une grave crise économique, nos autorités se murent dans un immobilisme inquiétant.