L’odieuse brutalité des gendarmes à Koléa / « Vous allez revivre le couvre-feu des années 90 »

Redaction

A Koléa, la population ne décolère pas. La brutale intervention des forces de la gendarmerie nationale vendredi soir à la Cité des 350 Logements continue de défrayer la chronique. Une pétition citoyenne sera adressée demain dimanche au Procureur de la République près du tribunal de Koléa. 

Les responsables de la brigade de la gendarmerie située au centre de Koléa ont tenté ce samedi de calmer les esprits. Après avoir récolté les témoignages des personnes interpellées et violentées vendredi soir, ils ont promis à la population de sanctionner sévèrement les gendarmes qui ont participé à cette descente musclée contre les jeunes de la Cité des 350 Logements.

Mais les habitants qui ont assisté à cette odieuse brutalité exigent des actes et ne veulent pas se satisfaire des promesses. Pour rappel, ces violences ont été enclenchées lorsqu’un gendarme en civil s’en est pris violemment à un ressortissant sub-saharien dans le cafétéria de la cité l’accusant de « ralentir la connexion internet en téléchargeant des vidéos ». Révolté par cette agression caractérisée, un jeune habitant s’interpose entre le gendarme et le réfugié sub-saharien. Blessé dans son orgueil, ce gendarme promet de se venger contre les habitants de cette cité qui n’ont pas toléré son racisme haineux.

Les menaces ont été rapidement exécutées et un escadron de la gendarmerie se déplace illico presto pour brutaliser et frapper tous les jeunes qu’ils trouvent sur leur passage. « Vous allez revivre le couvre-feu des années 90 », s’est écrié un de ces gendarmes rongés par leur soif de vengeance. Désemparée et terrifiée par cette répression inédite, la population de la Cité des 350 Logements demeure encore sous le choc. Nous avons tenté toute la journée de samedi de joindre le commandement de la Gendarmerie Nationale pour obtenir des explications. Malheureusement, aucun responsable n’a daigné répondre à nos sollicitations préférant ainsi le mutisme face à cet intolérable dérapage qui rappelle les heures les plus sombres de la décennie noire.

 

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