Attendue comme un rendez-vous historique, la deuxième rencontre de l’opposition, qui s’est déroulée aujourd’hui mercredi au siège du RCD à Alger, a été un ratage. Elle n’a pas réussi à rassembler au-delà des habitués, et des personnalités de taille ont décliné à la dernière minute l’invitation de la CLTD.
Ainsi, Mouloud Hamrouche, qui multiplie les sorties médiatiques ces derniers temps pour appeler notamment l’armée à mener « une transition » ne s’est pas déplacé au siège du RCD. Il a justifié son absence par des « raisons personnelles ». Son successeur à la tête du gouvernement (1991-1992), Sid-Ahmed Ghozali, a lui préféré sa résidence parisienne à une rencontre de l’opposition.
Plus politique, l’autre grand absent de cette rencontre, le FFS, a lui justifié son absence. « En application des résolutions de notre 5e Congrès qui visent la reconstruction d’un consensus national, nous avons adopté une feuille de route en conséquence. Dans ce cadre, nous privilégions actuellement des contacts bilatéraux avec les forces politiques et sociales, en vue de réunir une Conférence de consensus avant la fin de l’année. Nous ne souhaitons donc pas intégrer cette instance de suivi et de concertation », note une missive envoyée par le FFS aux représentants de la CLTD. « Veuillez croire que nous continuons de suivre avec attention, respect et intérêt vos initiatives », conclut, diplomatique, le message signé de Mohamed Nebbou, premier secrétaire national du FFS.
Ces absences, ajoutées aux chevauchées d’Ali Benflis, qui veut être le « leader » de l’opposition, mettent en difficulté l’initiative de l’opposition. « Avec ces déchirements, le pouvoir peut désormais dormir sur ses deux oreilles », ose un journaliste politique.
Essaïd Wakli