Louisa Hanoune : « ce que j’ai dit à Bouteflika »

Redaction

Louisa Hanoune peut s’estimer « chanceuse ». La secrétaire générale du Parti des travailleurs, candidate malheureuse lors des élections présidentielles, a révélé avoir rencontré Abdelaziz Bouteflika juste après la cérémonie de prestation de serment.

« La rencontre a duré entre 30 et 40 minutes, car le président devait aller à El-Alia », a détaillé, sur Ennahar TV, celle qui a été un des soutiens les plus précieux au chef de l’Etat. « Nous avons discuté de la 2ème République et des moyens d’y parvenir. Il m’a posé des questions sur la manière de réaliser cet objectif et sur ce que demande le peuple », révèle la confidente du chef de l’Etat. Louisa Hanoune estime que « la discussion ne s’est pas encore achevée ».

Louisa Hanoune, dont l’attitude a été bizarre lors des élections présidentielles, ajoute que le chef de l’Etat « veut savoir » et qu’il « est conscient que les gens qui sont autour de lui n’ont pas appliqué ses réformes ». La secrétaire générale du PT précise également qu’elle a demandé au président de dissoudre l’APN pour parvenir à une Assemblée « représentative ». « Le président m’a demandé si cela était faisable. J’ai répondu que c’est réalisable à condition de réunir les meilleurs moyens de garantir une élection libre et transparente ». Plus étonnant, Louisa Hanoune pense que Abdelaziz Bouteflika est un homme de « gauche » et que l’actuel chef de l’Etat « veut freiner l’élan libéral » qui ronge le monde.

Pourtant, le premier ministre Abdelmalek Sellal a souvent affirmé qu’on « ne doit plus parler de société privée ou publique, nous devrions parler de société algérienne ». Pis, l’homme, en qui Bouteflika vient de renouveler sa confiance, précise que « le gouvernement veut lancer une dizaine de grands patrons algériens sur qui peut se reposer l’économie nationale ». Un paradoxe. Même lors que le chef de l’Etat invite à une « constitution consensuelle », Louisa Hanoune botte en touche. « Il faut privilégier la volonté populaire », dit-elle. Elle peut donc attendre.

Essaïd Wakli

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