L’ouverture des frontières entre l’Algérie et le Maroc : oui, « dans un avenir proche »

Redaction

Le ministre de l’Intérieur algérien, Dahou Ould Kablia, a évoqué dimanche 21 avril à Rabat l’ouverture « tôt ou tard » de la frontière entre l’Algérie et le Maroc. Un simple effet d’annonce ?

Une véritable arlésienne ! La réouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, fermées depuis août 1994, revient à l’ordre du jour alors que les ministres de l’Intérieur de l’Union du Maghreb arabe se sont entretenus hier à Rabat. A l’issue de cette rencontre, c’est l’air relativement assuré que Dahou Ould Kablia a déclaré dimanche que les frontières terrestres ne resteront pas fermées « indéfiniment ». La question sera résolue « dans un avenir proche », a-t-il même assuré, avançant que « l’ouverture des frontières répond aux aspirations des peuples des deux pays, mais elle a besoin d’être préparée ». Sur la table encore plusieurs points à préciser donc. « Des questions qui ne sont pas d’ordre politique sont en suspens et ont besoin d’être discutées » avant d’envisager sérieusement l’ouverture des frontières, explique le ministre.

Beaucoup de paroles, peu d’actes

Une annonce qui réjouit les partisans d’un rapprochement diplomatique entre l’Algérie et le Maroc. A l’instar de Zineb, étudiante franco-marocaine en sciences politiques, qui se dit « agréablement surprise ». « Cela fait des années que cette question traîne. Il est temps de mettre fin à notre sorte de Guerre froide », revendique Zineb. Cette longue attente (avec son lot de déceptions) explique en partie la faible mobilisation sur les réseaux sociaux pour l’ouverture de la frontière terrestre. Ainsi, seules quatre pages Facebook, rassemblant moins d’une centaine de personnes, réclament l’ouverture de cette frontière. Et encore, elles ne sont pas vraiment actives puisque leurs derniers posts remontent à quasiment une année ! Pour en finir avec des rapports en dents de scie, Zineb souhaite que les gouvernements algériens et marocains agissent réellement cette fois. « Il y a eu beaucoup de paroles. Maintenant il faut des actes », ajoute-t-elle.

Et le temps de l’action est peut-être bien arrivé. « Des réunions sectorielles sont en cours et des décisions sont en train d’être prises pour régler les questions conflictuelles » qui portent sur la résidence, la propriété et la circulation, a annoncé hier Dahou Ould Kablia, interpellé par la presse marocaine. L’enjeu est de taille étant donné que de la réouverture de la frontière, notamment, dépend la construction d’un Maghreb uni et intégré.