Lutte contre le terrorisme : Les Etats-Unis saluent les « grands efforts de l’Algérie »

Redaction

Le département de Défense américain n’a pas manqué de souligner le rôle important joué par l’Algérie dans la mise en échec de plusieurs opérations terroristes et dans l’affaiblissement d’Aqmi, dans son rapport annuel publié jeudi 30 mai.

A Washington, on compte sur l’Etat algérien pour faire le ménage dans la région du Sahel et d’Afrique du Nord. C’est du moins ce que laisse entendre le rapport annuel sur la lutte anti-terroriste publié jeudi par le ministère de la Défense des Etats-Unis. Traitant exclusivement des événements ayant eu lieu en 2012, ce document ne prend pas en compte la prise d’otage sur le site gazier d’In Amenas, dans le Sud-est algérien, en janvier dernier.

Tout en rappelant que l’Algérie a une « longue histoire de lutte contre le terrorisme », le département de John Kerry souligne le rôle clef joué par le pays dans « l’isolement » d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Ainsi, Washington soutient que l’Algérie a poursuivi une « campagne agressive contre Aqmi » et qu’au cours des dernières années, « les efforts soutenus des forces militaires, sécuritaires et policières algériennes ont permis de saper les capacités d’Aqmi dans le nord de l’Algérie et de limiter une grande partie des opérations du groupe dans les zones rurales ». L’an dernier, l’Algérie a procédé à l’arrestation de plusieurs dirigeants importants de la mouvance terroriste qui a prêté allégeance à al-Qaïda, lors d’opérations menées à Gardaïa et Bouira. Dans son rapport, Washington reprend le chiffre donné par les autorités algériennes de 300 suspects arrêtés, précisant qu’il n’est toutefois pas « possible de confirmer la véracité de ce chiffre ».

175 actions terroristes menées sur le sol algérien

Malgré les efforts des autorités algériennes, Aqmi, issu du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, une ancienne organisation terroriste armée, “qui exploite principalement les régions montagneuses à l’est d’Alger et les vastes régions désertiques de la frontière sud de l’Algérie”, demeure une « menace importante » pour la sécurité de l’Algérie, estime le rapport du département de la Défense américain. Sur les 175 actions terroristes menées en Algérie au cours de l’année écoulée, deux d’entre elles ont retenu l’attention du département de Défense américain. Celle du 3 mars 2012 quand un véhicule piégé a utilisé contre la base militaire de Tamanrasset. Une action, qui a blessé 23 personnes, revendiquée par le groupe islamiste Mujao, basé au Mali. La seconde, l’attaque du quartier général de la gendarmerie de Ouargla, situé à près du complexe de Hassi Messaoud, le 27 juin 2012. « Une attaque significative à cause de sa proximité des champs pétroliers et dans une zone d’exclusion militaire », indique le rapport.

« Pas de rançon » 

Par ailleurs, le département de Défense note que l’Algérie « a joué un rôle de leadership dans les efforts du Forum mondial de lutte contre le terrorisme, afin de sensibiliser les gouvernements à éviter le paiement de rançons aux organisations terroristes ». Déjà en avril, les Etats-Unis, par la voix de David Cohen, sous-secrétaire américain au Trésor chargé de la lutte contre le financement du terrorisme et du renseignement financier, avaient déclaré apprécier le mode de négociation adoptée par le régime algérien face aux groupes terroristes. « Le gouvernement algérien a la même approche que celle des Etats-Unis, qui est celle de ne pas payer de rançons aux terroristes preneurs d’otages », avait alors souligné David Cohen.

Si les Etats-Unis saluent les efforts de l’Algérie en matière de lutte antiterroriste, ils déplorent toutefois la politique non-interventionniste du régime algérien dans le conflit malien. Aussi, la superpuissance occidentale regrettent l’insécurité qui règne, selon elle, le long des frontières de l’Algérie. « L’Algérie a considérablement augmenté la sécurité de ses frontières et y aurait envoyé des milliers de forces de sécurité supplémentaires » mais « les longues frontières poreuses restent un défi persistant de sécurité », peut-on enfin lire dans ce rapport.