Lutter contre le transfert illicite de devises, le nouveau combat du gouvernement algérien ?

Redaction

karim djoudi

Après la contrebande de carburant, le gouvernement compte s’attaquer «sérieusement» au transfert illicite des devises. Du moins c’est le message exprimé dans la missive adressée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal au Ministre des finances, Karim Djoudi, qui a été rendue publique ce samedi par l’APS.

Dans cette lettre, il a été demandé à Karim Djoudi de prendre les dispositions nécessaires afin de freiner cette «fuite» des devises qui, apparemment, commence à inquiéter les autorités du pays. Le Premier ministre prie le ministère des Finances «de prendre toutes les mesures jugées utiles en vue de renforcer le dispositif de contrôle et de détection des infractions de change, notamment à travers le renforcement des moyens humains et matériels des services des douanes», indique-t-on.

Selon toute vraisemblance, le transfert des devises vers l’étranger a explosé durant l’année 2012 et les premiers mois de l’année en cours. La banque d’Algérie a indiqué, dans une note, que du mois de janvier au mois de mai dernier, le pays  a transféré 30,448 milliards de dollars, un chiffre en nette progression par rapport à la même période de l’année précédente (26,76 milliards de dollars).

Selon l’agence officielle, cette instruction est venue en réaction à un rapport établi par le ministère des Finances et la Banque d’Algérie, qui fait état de 17,33 milliards de dinars d’infractions de change constatées par les services des douanes et les officiers de la police judiciaire en 2012. A noter que plusieurs multinationales ont été ciblées par des enquêtes liées aux transferts illicites de devises. Certaines d’entre elles n’ont même été condamnées. Néanmoins, tant que les vendeurs de la devise du «square Port Said», à Alger, seront là, au vu et au su de tous le monde – les services de sécurité sont eux-mêmes tout le temps postés sur place – ces informations relatives à la lutte contre le transfert illicite des devises ne seront pas prises au sérieux.

Elyas Nour