Longtemps traité comme un pestiféré, Madani Mezrag est désormais bienvenu dans les palais de la République. L’ancien chef terroriste a été officiellement reçu, jeudi, par Ahmed Ouyahia dans le cadre des consultations sur la révision de la Constitution.
Après avoir été une simple rumeur, la venue de l’ancien émir de l’armée islamique du salut (AIS) au palais présidentiel est donc devenue publique confirmant ainsi les soupçons de beaucoup d’organisations nationales de défense des familles de victimes de terrorisme.
L’ancien chef terroriste s’est même permis des propositions. Il a estimé que « la réforme constitutionnelle doit être accompagnée d’une réforme politique », laquelle consiste, a-t-il expliqué, en « la révision des lois sur les partis politiques pour permettre de choisir les élites à même de représenter le peuple algérien ».
« Approfondissement » de la réconciliation nationale
Mais le plus important dans cette histoire est que l’ancien chef terroriste propose également « un approfondissement » de la réconciliation nationale. « J’ai fait des propositions allant dans le sens de promouvoir la réconciliation nationale afin de clore ce dossier de manière définitive et tourner la page sans la déchirer », a-t-il dit.
Interrogé récemment par des journalistes à propos de la réception et du rang accordé à l’ancien chef de l’AIS, Ahmed Ouyahia a répondu : « Je n’ai pas d’autres choix. L’homme a été amnistié », a-t-il avancé. Autant dire qu’il ne sert à rien de chercher les raisons d’une rencontre avec un homme qui a pourtant reconnu publiquement avoir tué lui-même un soldat.
Essaïd Wakli