Madani Mezrag, le chef de l’Armée Islamique du Salut, se permet une « université d’été »

Redaction

L’Armée Islamique du Salut (AIS) est de retour. Des dizaines d’anciens éléments de l’organisation terroriste ont organisé, fin août dernier, une « université d’été » dans les maquis de la wilaya de Jidjel, révèle le journal arabophone El Khabar qui cite le chef de cette organisation, Madani Mezrag.

Le journal, qui dit disposer d’une vidéo montrant les activistes de l’AIS, précise que la rencontre a été consacrée à la « Palestine ». Citant le chef historique du bras armé de l’ex-FIS, la même source ajoute que « l’activité n’a pas été autorisée », mais qu’elle n’a pas été interdite non plus puisque « toutes les autorités, civiles et militaires » sont au courant.

Contrairement aux déclarations de Madani Mezrag, le journaliste décrit un discours politique très offensif dans lequel le chef de l’AIS évoque même la possibilité de voir son « mouvement » obtenir un agrément. « Nous n’avons pas encore demandé d’agrément, car nous connaissons la réalité du système et ses contradictions », indique Mezrag. Mais, « nous allons faire la demande et nous allons l’obtenir », a-t-il promis.

C’est la première fois depuis la signature de la trêve entre les autorités et l’Armée islamique du Salut (AIS) en 1997 que se tient une telle activité. Mais le chef du groupe, lui, n’a jamais disparu de l’espace public depuis cette date. Mieux, Madani Mezrag est souvent reçu dans les salons de la République. Il participe aux débats publics et donne des interviews à la presse. Parlant du trésor de guerre qu’il conserve, Madani Mezrag a avoué qu’il l’utilise pour « entretenir les hommes » de son groupe qui sont restés « sans ressources ».

Lorsque Ahmed Ouyahia a entamé les « consultations » en vue de réformer la Constitution, Madani Mezrag faisait partie des invités. Il a promis, à l’occasion, un congrès pour les anciens dirigeants du FIS dès la rentrée. Chose qui n’a pas été faite. L’homme avait même avancé garder des contacts avec d’anciens responsables du FIS. Une information largement démentie.

Essaïd Wakli

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