Maladie de Bouteflika : le Conseil Constitutionnel ne peut pas prononcer la vacance du Pouvoir

Redaction

Abdelaziz Bouteflika aurait dû organiser un référendum en 2008 parce que « la révision de la Constitution avait touché à l’équilibre des pouvoirs ». Celui qui s’exprime ainsi n’est pas un opposant, mais un des conseillers du président de la République, en l’occurrence Saïd Bouchaïr, l’ancien président du Conseil constitutionnel.

Dans une longue interview accordée aux quotidiens El Watan et El-Khabar, l’ancien président du Conseil constitutionnel estime que contrairement à l’amendement de 2002, la révision de 2008 devait passer par voie référendaire. « La révision de 2002 pour l’introduction de tamazight en tant que langue nationale n’a pas touché ni aux équilibres des institutions ni aux principes généraux qui régissent la société. Mais en 2008, la révision a affecté les équilibres des pouvoirs. C’est mon avis et je l’ai exprimé. Il aurait fallu qu’elle passe par le Parlement, ensuite par un référendum populaire conformément au chapitre 4 dans son article 174 », a estimé Bouchaïr.

Le constitutionnaliste, qui vient de publier un livre sur « le système politique en Algérie » a surtout estimé que même s’il était encore à la tête du Conseil constitutionnel, il n’aurait pas pu prononcer la vacance du pouvoir. « Franchement, il serait impossible de faire quoi que ce soit. Cette affaire est avant tout psychologique, sociale et ensuite politique », dit-il avant de poser la question : « Quelle est la partie habilitée à saisir le Conseil constitutionnel pour informer que le Président n’est plus en capacité de continuer à gouverner ? ».

En outre, Saïd Bouchaïr pense que l’armée doit être mise sous l’autorité politique. D’après cet interlocuteur, l’article qui stipule que «l’Armée nationale populaire a pour mission permanente la sauvegarde de l’indépendance nationale et la défense de la souveraineté nationale» est insuffisant. Il aurait fallu lui ajouter «sous l’autorité du pouvoir politique» », a indiqué Bouchaïr.

E. W.

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