Malgré les pressions du pouvoir et les dissensions internes, les forces de l’opposition ont réussi le pari d’organiser un deuxième congrès. Il se tient, depuis ce matin, à Zéralda.
Deux ans après la première rencontre, Mazafran I, les forces de l’opposition, rejointes par le mouvement associatif et des personnalités qui n’ont pas assisté à la première rencontre, ont donc tenu à démontrer qu’elles restent attachées à un même objectif, celui de changer le système. «Notre premier objectif est de démontrer que l’opposition reste toujours unie», assure Abderrezak Makri, président du Mouvement de la société pour la paix (MSP).
Preuve que la deuxième conférence de l’opposition est une réussite est la présence en masse de la presse étrangère. Autant les médias internationaux étaient pratiquement absents lors de la rencontre de 2014, autant celle qui se tient au sein du centre de vacances de la fédération des matériaux de construction de l’UGTA en a attiré des dizaines. Du moins ceux qui ont réussi à obtenir un visa d’entrée en Algérie.
Sur le plan politique, il n’y aura certes pas de révolution. Mais, l’opposition ainsi réunie a déjà réussi le pari de faire peur au pouvoir qui a été obligé de mobiliser sa clientèle dans un meeting qui se tient en même temps à la Coupole du complexe olympique du 5-Juillet.
La seconde réussite réside dans l’enrichissement et l’actualisation de la plateforme de Mazafran. Plus encore, les partis et personnalités de l’opposition ont même évité la présence, en leur sein, des slogans du FIS-dissous, ce qui leur était reproché lors la première rencontre de juin 2014.
Le seul bémol est que la rencontre de Zeralda, présidée par Abdelaziz Rahabi, est l’absence, inattendue de Mouloud Hamrouche et de Sid-Ahmed Ghozali. Les deux anciens premiers ministres ont entretenu le suspense jusqu’à la dernière minute. Ils se sont dérobés, tout comme le Front des forces socialistes qui a brillé par son absence.
Essaïd Wakli