Le ministre des Affaires Etrangères, Mourad Medelci, n’est pas du tout choqué par les revendications de certains groupes djihadistes maliens qui réclament l’application de la charia dans la vie quotidienne. « C’est une affaire malo-malienne. Quoi de plus normal pour une population musulmane à 98 % que d’introduire le droit musulman dans la législation nationale, à l’instar de ce qui se fait dans tous les pays musulmans, y compris au Maghreb ? », a commenté à ce sujet le ministre algérien lors d’un entretien paru jeudi sur le site internet du magazine panafricain Jeune Afrique.
« C’est le point focal du dialogue que nous préconisons entre les populations du Nord et le pouvoir central à Bamako », a encore expliqué Mourad Medelci qui a demandé, à l’occasion de cet entretien, de ne pas « faire d’amalgame entre la situation qui prévalait en Algérie au cours des années 1990 et celle d’aujourd’hui dans le Nord-Mali ». D’après Mourad Medelci, « depuis l’indépendance de ce pays, les Touaregs ont eu maille à partir avec le pouvoir central de Bamako, et les cinquante dernières années ont été marquées par une succession de rébellions. Les porteurs de cette revendication ne sauraient être mis sur un même pied que les terroristes et les narcotrafiquants », a-t-il précisé à ce sujet.
Le diplomate algérien a rappelé également que l’Algérie n’est toujours « pas convaincue qu’une solution exclusivement militaire mènerait le Mali à la paix et à l’unité ». « Notre souhait est de convaincre nos partenaires que la voie militaire doit être orientée vers la lutte contre le terrorisme. Elle doit cependant être accompagnée d’un processus politique, sous forme de dialogue entre les protagonistes maliens », a-t-il, enfin, fait savoir.