Abdessalem Bouchouareb : Ministre en Algérie, résident fortuné en France…

Redaction

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Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des mines, est celui qui a pour mission de développer notre Industrie pour diversifier notre économie et sauver l’Algérie d’une catastrophique dépendance vis-à-vis de la rente pétrolière. Une mission noble et grandiose. Le hic, c’est qu’Abdessalem Bouchouareb est lui-même un richissime rentier… parisien !

Abdessalem Bouchouareb croit tellement en l’avenir de l’Algérie qu’il a décidé de devenir résident en… France et ce depuis 1997 ! Ministre en Algérie et résident en France, c’est le destin d’Abdessalem Bouchouareb qui a dirigé à deux reprises la communication de la campagne électorale du président Abdelaziz Bouteflika, révèlent les journalistes français Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet, qui viennent de publier un livre contenant des révélations fracassantes sur les dessous des relations algéro-françaises. Intitulé « Paris Alger, une histoire passionnelle », ce livre sort demain, mercredi 15 avri,l dans les libraires parisiennes. Algérie-Focus, qui s’est procuré ce livre, rend compte des anecdotes croustillantes et des informations confidentielles sur la vie luxueuse et les fortunes cachées des dirigeants algériens. Les auteurs de ce livre ont dédié tout un chapitre aux propriétés immobilières parisiennes de nombreuses personnalités algériennes. Des biens immobiliers acquis dans des conditions pour le moins douteuses.

«Le 26 juin 2006, Abdessalem Bouchouareb a rendez-vous boulevard Saint-Germain à Paris, dans une étude notariale de renom. Il vient conclure l’achat d’un bien qui appartient à une famille aisée du nord de la France. L’appartement est situé au 21, quai Montebello, dans le 5e arrondissement, l’une des adresses les plus charmantes de Paris», nous apprennent ainsi les auteurs de ce livre qui ne va pas manquer de susciter une vive polémique en Algérie.  Christophe Dubois et Marie-Christine Tabet n’hésitent pas à dévoiler les montants faramineux des acquisitions immobilières faites par notre ministre de l’Industrie à Paris.  En 2006,  Bouchouareb a cassé sa tirelire pour acheter deux lots (studios) au premier étage, d’une surface de 156 m2, dans un quartier très chic de Paris.  La valeur de ce bien a été  évaluée à 1 180 000 euros. Cette somme est, il va sans dire, une véritable fortune en Algérie. « D’où vient cet argent ? », s’interrogent les deux auteurs qui fournissent des précisions très détaillées en se basant sur l’acte de propriété qui dévoile le montage financier auquel a eu recours  Abdessalem Bouchouareb  pour s’offrir ces précieux biens immobiliers. Notre ministre a « payé comptant 580 000 euros. Le solde, soit 600 000 euros, a fait l’objet d’un prêt relais auprès de l’agence lilloise du Crédit du Nord »,  révèlent les deux journalistes français selon lesquels ce la valeur de ce luxueux bien immobilier parisien dépasse aujourd’hui les 3 millions d’euros.

Ces derniers ont contacté l’actuel ministre et l’ancien Directeur de communication au sein de l’équipe de campagne d’Abdelaziz Bouteflika, lors de la présidentielle d’avril 2014. Bouchoureb a fait des aveux, mais n’a reconnu aucune infraction à la loi.  « Je suis résident en France depuis 1978. Je suis arrivé en tant qu’étudiant, puis j’y ai créé une entreprise. J’ai une activité en Algérie. J’ai mentionné tout cela très scrupuleusement dans ma déclaration de patrimoine, aussi bien en tant que député que ministre… ». « Je n’ai rien à cacher », s’est défendu également notre ministre qui semble nous faire croire qu’il ignore la législation de son propre pays.

Une législation, qui dans l’article 8 du règlement 07-01 de la Banque d’Algérie, interdit catégoriquement aux Algériens résidents de se constituer des avoirs financiers et immobiliers à l’étranger à partir de leurs activités en Algérie. Ce qui est clairement le cas du ministre de l’Industrie et des mines. Seul l’article 126 de l’ordonnance n°03-11 du 26 août 2003 relative à la monnaie et au crédit autorise,  dans des conditions drastiques, les résidents devant assurer le financement d’activités à l’étranger, complémentaires à leurs activités de production de biens et de services en Algérie, à transférer des capitaux à l’étranger. Or, jusqu’à preuve du contraire, monsieur Bouchouareb ne détient aucune activité de production de biens et de services. Par ailleurs,  acheter des appartements parisiens ne constitue en aucun cas une activité de production de biens et de services. Ainsi, en application de notre législation, Abdessalem Bouchouareb serait coupable de transfert illégal de fonds à l’étranger. Mais la justice algérienne va-t-elle se saisir de ce dossier ?

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