Environ 200 intendants du secteur de l’éducation de la wilaya de M’sila viennent de subir les représailles de leur direction pour avoir adhéré à plus de 90% (syndicalistes) au mot d’ordre de grève ouverte lancé par la Commission nationale des personnels des services économiques (CNPSE) affiliée à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef). Une réaction qui a indigné le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), qui dénonce « des agissements arbitraires » de la part du DE de M’sila.
La grève nationale ouverte des intendants du secteur de l’éducation, lancée à l’appel de la Commission nationale des personnels des services économiques (CNPSE) affiliée à l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), entame son quatrième mois. La tension monte d’un cran dans la wilaya de M’sila, à environ 250 km au sud-est d’Alger. Et pour cause, la direction de wilaya de l’éducation vient de prendre des mesures punitives à l’encontre des grévistes, dont le nombre est de 197 intendants et leurs adjoints (selon la section locale de l’Unpef). Ces sanctions consistent notamment en des ponctions sur salaire équivalentes à dix jours de travail chacun, des mises en demeure de reprise de travail, sous peine de radiation, ainsi que l’interdiction de participation aux concours internes de promotion, a-t-on appris d’un membre du bureau local de l’Unpef, Saïd Chouia en l’occurrence. « Ces sanctions sont arbitraires et contraires à la réglementation. Notre grève est légale, et la loi prévoit, comme sanction maximale, une ponction sur salaire de trois jours uniquement », dénonce-t-il.
Dans un communiqué rendu public, le bureau local de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (Laddh), aile Nordine Bénissad, dénonce « ces agissements immoraux émanant du directeur de wilaya de l’éducation ». « Le bureau de M’sila demande au directeur de wilaya de l’éducation de mettre fin à son arbitraire et de ne pas ajouter de l’huile sur le feu. Il [le DE, ndlr] sera le seul responsable de la perte des 51 postes à pourvoir dans le cadre du concours de promotion, si celui-ci n’a pas lieu avant le dernier délai fixé au 31 de ce mois de décembre », peut-on lire dans le communiqué.
A souligner que nos tentatives de joindre le DE de M’sila ou l’un de ses subalternes habilité à répondre à sa place sont restées vaines. Joint par téléphone, le standardiste nous a affirmé qu’ils étaient « tous en réunion ».
Rappelons enfin que le personnel des services économiques du secteur de l’éducation (lycées et CEM) est entré en grève ouverte le 8 septembre dernier en signe de protestation contre l’instruction interministérielle n° 004/2014 du 22 septembre 2014 qui les exclue du droit à la prime de pédagogie.