Le racisme se banalise dangereusement dans notre pays. Cette fois, c’est l’élite politique et les hauts responsables qui propagent les préjugés les plus nauséabonds. Preuve en est, l’incroyable sortie médiatique de Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’Homme (CNCPPDH), qui dépend de la présidence de la République.
L’homme que l’on appelle communément « l’avocat du pouvoir » accuse publiquement, dans les colonnes de la presse nationale, les migrants sub-sahariens de favoriser la propagation « du Sida ainsi que d’autres maladies sexuellement transmissibles » ! Si ces maladies menacent les Algérie, c’est « à cause de la présence de ces migrants », affirme Me Farouk Ksentini, dans des propos rapportés par le quotidien arabophone Essawt El Akher. « Ces maladies sont considérées comme quelque chose d’habituelle et de normale par cette communauté », ajoute Me Farouk Ksentini.
Des propos que le pseudo-défendeur des droits de l’homme assume sans rougir puisqu’il confirme à nos confrères de TSA que « ces migrants ont été porteurs de beaucoup de maladies en Algérie ». Ce qui est scientifiquement faux et infondé.
Ces affirmations racistes ont, d’ailleurs, été démenties officiellement par le directeur du bureau de l’Onusida en Algérie, Adel Zeddam. La «corrélation» entre «la propagation» du VIH en Algérie et l’arrivée de migrants africains est «infondée» et «discriminatoire», a fait savoir récemment ce spécialiste. «Il n’y a pas de lien causal entre la migration et l’infection par le VIH » et «les propos discriminatoires à l’encontre des réfugiés subsahariens présents en Algérie» sont «scandaleux» , explique le responsable onusien.
Mais ces vérités n’empêchent pas « l’avocat du pouvoir » de verser dans le racisme le plus dégoûtant pour manipuler l’opinion publique. Cette diabolisation systématique des migrants-subsahariens relève d’une vision fascisante à même de susciter de la violence à l’encontre de ces étrangers réfugiés dans notre pays. De la part d’un président d’une instance chargée soi-disant de la défense des droits de l’homme, ce dérapage est inqualifiable. Il est immoral. Dans un pays « normal », il aurait donné lieu à un procès exemplaire.