Le Maroc est fâché contre l’Algérie. Les exigences exprimées par le ministère algérien des Affaires étrangères conditionnant la ré-ouverture des frontières communes entre les deux pays a fait sortir les Marocains de leur réserve.
Le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération a affirmé, jeudi dans un communiqué, qu’ il « ne peut que dénoncer, vigoureusement, l’esprit et la lettre de ces déclarations et regretter vivement ces positions anachroniques dans leur démarche et injustifiées dans leur substance ».
La tiédeur, voire même la froideur, des relations entre les deux pays a été renforcée mercredi lors de l’allocution du ministre algérien des Affaires étrangères sur une chaîne de télévision russe. Mourad Medelci a évoqué les relations algéro-marocaines, reconnaissant une « amélioration évidente ». Mais il a ensuite évoqué certains problèmes aux frontières tels que le trafic de drogue, estimant que l’Algérie « était presque visée » avant de souhaiter une « collaboration de la part du Maroc frère pour lutter contre le trafic de drogue ».
Au final, le ministre algérien a mis trois conditions à la ré-ouverture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc. Il s’agit notamment de la coopération sécuritaire, du contrôle du trafic de drogue ainsi que de la contrebande, et la non-implication de l’Algérie dans le conflit du Sahara Occidental.
Cette troisième exigence algérienne relative au Sahara Occidental a déplu à Rabat. Le communiqué marocain précise en effet qu’ainsi « l’Algérie rompt unilatéralement un accord, convenu au plus haut niveau et réitéré à maintes reprises, de découpler la gestion du dossier du Sahara marocain de l’évolution des relations bilatérales ». « Le Maroc prend, aujourd’hui, à témoin la communauté internationale face à cet énième reniement par l’Algérie des engagements pris et à ce nouveau revirement par rapport aux approches convenues », lit-on encore dans le communiqué.