Le communiqué diffusé vendredi par l’organisation terroriste Al Qaîda au Maghreb Islamique(AQMI) a suscité la controverse en Algérie. Dans ce communiqué, AQMI a affirmé qu’elle soutient « le soulèvement des enfants du Sud algérien » ! AQMI a fait certainement allusion au mouvement de contestation enclenché par les jeunes chômeurs originaires d’Ouargla, Laghouat et des autres villes du sud de l’Algérie. Face à cette étranger prise de position de la part d’une organisation terroriste, Rachid Malaoui, le président du Syndicat Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP) a dénoncé une campagne de manipulation de l’opinion publique algérienne.
« Le Pouvoir a tout tenté pour discréditer le combat des chômeurs du sud. Au début, on les a accusés de rouler pour l’OTAN, les USA et les puissances étrangères. Maintenant, lorsqu’on s’est aperçu que ces tentatives de désinformation se sont soldées par un échec, on nous sort l’histoire du terrorisme pour faire peur aux Algériens et diaboliser ce mouvement de protestation pacifique », a expliqué dans une déclaration à Algérie-Focus le président du SNAPAP qui n’hésite pas à accuser « le Pouvoir Algérien » d’être derrière « ces manoeuvres de discréditation ».
Sur un autre chapitre, Rachid Malaoui a fait remarquer les chômeurs forment un mouvement de contestation structuré et pacifique. « Ils ne sont pas seuls. Au Snapap, nous les encadrons et nous veillons à ce que leurs actions demeurent fidèles à leur cause », a-t-il expliqué en rappelant que c’est le Snapap qui a accueilli en son sein le comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC). « Il faut arrêter de se concentrer uniquement sur la protestation au sud. Certes, au sud les chômeurs sont mieux organisés et mobilisent davantage de manifestants, mais ce mouvement de protestation est national et s’élargit à toutes les villes du pays y compris à celles du nord », confie enfin notre interlocuteur.