La situation évolue chaque jour à Ouargla, au sud de l’Algérie, où on prépare toujours une grande marche le 14 mars prochain pour réclamer la démission du Gouvernement Sellal et la fin de la discrimination dont sont victimes les populations qui vivent dans la régions du sud. Lundi, le Premier Ministre, Abdelmalek Sellal, a tenté d’amorcer le dialogue avec les organisateurs de cette marche populaire. Un envoyé spécial a été dépêché sur les lieux à Ouargla pour rencontrer les initiateurs de cette marche qui activent au sein du comité national de défense des droits des chômeurs (CNDDC).
Or, ces initiateurs ont refusé d’entamer la moindre discussion avec cet Envoyé Spécial. Le dialogue proposé par Sellal a été donc rejeté par les chômeurs d’Ouargla lesquels affirment ne plus rien attendre du Premier Ministre. « Il ne jouit d’aucune crédibilité à nos yeux. Lui et son Gouvernement n’ont rien fait pour notre région ni pour tout le sud du pays. En plus, il nous accuse d’être des séparatistes. Nous ne négocierons pas avec lui et nous maintiendront notre appel à manifester jeudi prochain », explique à ce sujet Tahar Belabbès, coordinateur national et porte-parole de la CNDDC à Ouargla. D’après notre interlocuteur, les autorités politiques ont lancé depuis dimanche une propagande pour briser ce mouvement de protestation. « Des députés affiliés aux partis qui soutiennent le régime ont payé des jeunes de la région pour qu’ils colportent de fausses informations à notre égard. Ils partent voir les gens pour leur dire que nous sommes des agents des puissances étrangères, des terroristes et des séparatistes qui veulent nuire à l’unité nationale. Fort heureusement, la rue connaît notre parcours et ne donne pas beaucoup de crédit à cette propagande diffamatoire », assure encore Tahar Belabbè qui s’attend à la présence d’au moins 15 mille manifestants à cette marche.
De son côté le gouvernement, dépassé par l’ampleur des évènements et les appels incessants à la manifestation de jeudi prochain, tente de riposter. Après avoir réuni les nouveaux Walis, l’exécutif cherche à trouver des solutions aux problèmes qui s’éternisent, pourtant, depuis des décennies. Ainsi, l’APS nous apprend que le gouvernement va prendre « incessamment » de nouvelles mesures pour l’emploi des jeunes dans le Sud. Le document de l’agence officielle qui cite « des sources gouvernementales » ne précise pas de quelles mesures il s’agit réellement. Mais de récentes déclarations de Daho Ould-Kablia, ministre de l’Intérieur, laissent croire que le gouvernement va se diriger vers la centralisation des demandes d’embauches au sein de l’ANEM (Agence nationale de l’Emploi). Cette mesure a de quoi surprendre. Il y a tout juste quelques mois, les différents ministres en charge du dossier ont refusé de croire qu’il y a de vrais problèmes dans le placement des chômeurs dans les régions du Sud, notamment les zones pétrolières. Les recrutements se font surtout par le biais d’agences de placements qui échappent à tout contrôle.