Depuis quelques jours, Ouargla vit au rythme des préparatifs de la marche du 14 mars prochain. Des tracts circulent dans toute la ville et des réunions avec les habitants sont organisées au niveau des quartiers populaires, a-t-on appris de plusieurs sources locales. Dimanche après-midi, une importante réunion a été organisée au vieux Ksar, le quartier le plus populaire d’Ouargla, afin de sensibiliser les habitants quant à l’importance de cette action de protestation.
« Les habitants, notamment les jeunes, s’intéressent vivement à cette marche car ils en ont marre d’être traités de séparatistes et de terroristes à chaque fois qu’ils manifestent pour réclamer leurs droits sociaux », nous expliquent des sources locales impliquées dans l’organisation de cette marche populaire qui inquiète sérieusement les autorités locales. Joints par téléphone, nos interlocuteurs précisent que Ouargla bouillonne de colère depuis les déclarations de Sellal lequel a accablé les mouvements sociaux qui activent au sud du pays lors de sa récente visite à Illizi. « Sellal et son gouvernement ont exaspéré les habitants. Il n’a rien fait pour nous et il se permet de nous traiter de cherdima, (malfaiteurs) », s’indignent nos sources qui promettent une manifestation d’une grande envergure pour riposter au Premier Ministre. Des slogans et des banderoles insistant sur l’unité nationale et le refus du séparatisme seront brandis jeudi prochain. Et au niveau des quartiers, les organisateurs de la marche, des chômeurs, militants syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme, s’affairent à prévenir les citoyens contre la récupération politique de cette marche et les mettre en garde aussi contre les mesures répressives qui seront mises en place par les autorités de la wilaya.
« Des manifestants originaires des autres wilayas du sud vont nous rejoindre jeudi pour manifester avec nous. Les forces de l’ordre ont affiché d’ores et déjà leur muscles sur le terrain et tout indique qu’ils n’hésiteront à nous réprimer. Mais quoi qu’il en soit, on marchera pour exiger le départ de Sellal et ses ministres incompétents qui marginalisent le sud du pays. Nous ne voulons plus nous taire », clament enfin les organisateurs de cette marche.