Daho Ould-Kablia ne croit pas que ce sont les terroristes qui sont à l’origine des affaires de kidnapping en Kabylie. Le ministre de l’Intérieur estime que cela est souvent l’œuvre de bandits.
« (…) c’est l’absence d’un corps de sécurité qui fait que certains ont été encouragés à commettre des actes qui ressemblent et qui peuvent être assimilés à des actes terroristes. Nous avons vu des faux barrages érigés par des non-terroristes ; des kidnappings qui n’étaient pas le fait de terroristes ; il y a des règlements de comptes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme », a déclaré Daho Ould-Kablia dans un entretien accordé au quotidien Le soir d’Algérie.
Le ministre a cependant promis que l’Etat ne reste pas les gras croisés. « Tout cela est effectivement pour nous très préoccupant. L’on a beaucoup renforcé les moyens de la police nationale et créé des structures dans des régions qui n’en avaient pas», a-t-il dit.
Le ministre de l’Intérieur n’a visiblement pas l’intention de minimiser la présence terroriste qu’il circonscrit à la Kabylie, Jijel et l’Ouest des Aurès. « Même s’il restait demain seulement 2 terroristes, ce serait les mêmes efforts et moyens qui seront engagés, l’objectif étant d’éradiquer totalement ce fléau », a fait remarquer le ministre qui relève que « dans certaines régions, « notamment la Kabylie », les terroristes opèrent grâce « à des groupes de soutien ». Il refuse cependant de donner « systématiquement » le nombre de terroristes éliminés.
Daho Ould-Kablia reproche au code pénal sa « permissivité » face aux actes criminels, notamment en ce qui concerne les récidivistes. « Notre code pénal devrait être plus sévère, notamment vis-à-vis des récidivistes. J’attire l’attention, et j’ai eu déjà à le faire, sur le fait que 40% des faits délictueux sont l’œuvre de récidivistes », a-t-il dit. Il fait remarquer d’ailleurs que les saisies de drogue ont augmenté de manière vertigineuse ces dernières années. Parmi les raisons de cette augmentation, le ministre pense que le Code pénal n’est « pas contre les contrebandiers ».
Concernant toujours les lois, le ministre de l’Intérieur s’est félicité que ces dernières déclarations sur le marché parallèle de la devise aient déclenché une réaction du Gouverneur de la Banque d’Algérie. « J’ai vu que mes propos ont fait bouger les choses, tant mieux », a-t-il commenté se défendant de porter atteinte à l’économie nationale. Il n’a dit, selon lui, que « la vérité ».
Au sujet de la situation au Mali, Ould-KAblia, qui a rappelé la position de l’Algérie, tient à rassurer que nos frontières sont « bien contrôlées, bien maîtrisées » et que « le terrorisme n’entre pas chez nous par les frontières » car « des moyens suffisants sont mis en place pour empêcher toute velléité de rentrer ».
Essaïd Wakli