Paiements/ Les députés du FLN refusent le chèque

Redaction

Le groupe parlementaire du FLN s’oppose à l’obligation de paiement par chèque lors des transactions commerciales égales ou supérieures à un million de dinars.

Plusieurs députés du parti majoritaire au gouvernement et aux assemblées élues ont dit non à cette mesure  prétextant l’absence de culture du chèque dans notre pays.  Bouhama Faiza, député FLN de Jijel, tente d’expliquer les limites de ce procédé : « Dans les wilayas rurales, la majorité des personnes n’utilisent pas le chèque, il y a même ceux qui n’ont même pas d’extrait de naissance et on leur demande d’utiliser le chèque pour leurs transactions! » s’exclame-t-elle avant de trancher : « C’est impossible de le faire». Elle évoque aussi, l’attitude des personnes âgées qui « ne privilégient pas ce mode de paiement ». Elle estime ainsi que l’obligation de paiement par chèque « conduira à des lenteurs dans les transactions commerciales parce que les gens ne sont pas habitués à ce mode de paiement ».

Asma Benkada, députée FLN d’Alger, lui emboîte le pas en estimant que « toute évolution dans les transactions financières est positive, mais doit se baser sur la réalité de l’Algérie profonde et cette mesure n’est pas réaliste ». « Les transactions financières se caractérisent par la sécurité et la rapidité de manière générale, mais est-ce que chaque Algérien possède un carnet de chèque ? Est-ce que tout Algérien dépose son argent dans les banques ? », s’interroge-t-elle. « Vous verrez que ce n’est pas la majorité des Algériens qui le fera », prévoit-elle. Ainsi, pour Asma Benkada, comme pour de nombreux autres députés du FLN,  la récente mesure décidée par le ministère des Finances est « prématurée » car « on n’a pas la culture du chèque », arguent-ils. Cette position a étonné nombre d’observateurs de la scène politique algérienne. Beaucoup d’entre eux ont été frappés par l’hostilité des députés du FLN notamment en cette période où l’Algérie est en guerre contre l’évasion fiscale et le manque de transparence dans plusieurs secteurs d’activité. Ces derniers sont-ils conscients que la circulation de l’argent liquide favorise les intérêts des lobbies mafieux ?

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