Panama Papers/ La diversion du pouvoir algérien

Redaction

Soucieux de cacher les frasques de ses membres, le pouvoir n’hésite pas à réagir à chaque fois que des médias internationaux s’intéressent à l’Algérie. Sans doute agacées par les révélations de l’affaire «Panama papers», les autorités algériennes ont «protesté», de manière officielle, auprès de leurs homologues françaises contre les articles « diffamatoires » du quotidien Le Monde.

La source anonyme qui a donné l’information à certains médias n’a pas précisé l’objet de la plainte. Or, selon des éclaircissements publiés par le quotidien français, il s’agit du fait que le média a publié, à la Une de son édition d’hier soir, la photo de Abdelaziz Bouteflika. Or, dans l’article qui traite de l’Algérie, le nom d chef de l’Etat n’est pas cité nommément. Il s’agit plutôt de proches de Chakib Khelil et de ceux impliqués, d’une manière ou d’une autre, dans le dossier Sonatrach. Le deuxième dossier concerne, pour l’heure, une société fondée par le ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb.

S’il est vrai que la Une du quotidien Le Monde peut être trompeuse, le journal n’a rien à se reprocher sur le fond. Et pour éviter d’ouvrir une instruction judiciaire comme cela se fait dans d’autres pays dans le monde, les autorités algériennes ont préféré la fuite en avant. A commencer par le communiqué publié par la société de conseil du ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, qui affirme que la société fondée au Panama «n’a jamais activé». Une précision étonnante, d’autant plus que le ministre a, lui même, confirmé l’existence de la société. Mais il n’explique pas comment il a pu transférer une telle somme d’argent (700 000 euros), chose que la législation algérienne interdit.

Il est évident que malgré les nouvelles révélations, les politiques du régime vont s’atteler à blanchir les personnes suspectées. Ils vont ériger le même bouclier que pour Chakib Khelil.

Au lieu de laisser la justice faire son travail, les tenants du pouvoir vont de nouveau crier au complot ourdi de l’extérieur. Un refrain archi-usé, mais que le régime continue de fredonner par manque d’imagination et par méconnaissance du peuple.

Essaïd Wakli