Le gouvernement Sellal II fête son premier mois d’existence avec une jolie photo officielle. Un détail a changé par rapport à celle du gouvernement Sellal I.
Le 11 septembre dernier, le président Abdelaziz Bouteflika remaniait le gouvernement sans en changer le chef, faisant entrer une dizaine de nouveaux ministres et en limogeant autant. Un remaniement qui s’est accompagné d’une refonte des missions des DRS. Pour autant, la politique établie par le chef de l’Etat et les grandes lignes des réformes à venir restent les mêmes, en témoigne le projet de loi de finance 2014 adopté par le Conseil des ministres.
Comme souvent, le diable se niche dans les détails. En l’occurrence : la photo officielle du gouvernement Sellal II que l’on trouve aisément sur le site d’El Mouradia. Impossible de savoir quand elle a été prise, ni quand elle a été postée sur le site, même après analyse des métadonnées EXIF. Impossible non plus de savoir quand la page du gouvernement a été réactualisée : cela ne figure pas dans le code source du site.
En revanche, un détail saute aux yeux : Abdelaziz Bouteflika est assis au milieu d’une rangée de ministres debout. On connaissait Abdelaziz Bouteflika assis recevant d’autres officiels, eux-mêmes assis. Ou encore Abdelaziz Bouteflika installé dans une chaise lors du Conseil des ministres, ces derniers occupant la même position. Tout pour induire une égalité de traitement. Mais la configuration de la photo du gouvernement Sellal II est inédite.
Ce qui frappe, c’est le décalage entre la première figure du pays et ses « subordonnés. » Lui est assis, quasiment voûté, eux se tiennent droits comme des i. Le symbole est cruel, l’image renvoie le sentiment d’un président diminué, incapable de se tenir sur ses deux jambes, contraint de poser malgré tout sur la photo – son absence aurait été rudement commentée -, mais démuni de l’ensemble de ses moyens physiques.
Il eut été facile de trouver une autre interprétation si la même photo, réalisée une année plus tôt, au même endroit, lors de l’installation du gouvernement Sellal I, ne montrait pas un président, à l’époque, debout. A un an d’intervalle, la déchéance est totale. Il est vrai qu’à l’époque, Abdelaziz Bouteflika n’avait pas encore été hospitalisé. Voici un avant/après. L’image parle d’elle-même.
(cliquer pour agrandir)