Très peu d’Algériens le savent : le ministère de la Solidarité Nationale, de la famille et de la condition de la femme a bénéficié en 2015, d’un budget de 131.653.688.000 DA, à savoir plus 1, 3 milliard de Dollars. Un budget de fonctionnement validé officiellement puisqu’il qui figure dans le Journal Officiel « au titre du budget de fonctionnement pour 2015 ».
Un budget énorme qui dépasse largement celui de plusieurs ministères, comme celui de la Culture (presque 250 millions de Dollars), l’Enseignement et la formation professionnelle (presque 500 millions de dollars) ou l’Habitat, la ville et l’urbanisme (environ 220 millions de dollars). Le ministère de la Solidarité nationale, de la famille et de la condition de la femme est donc bien choyé par notre État. Ceci dit, personne ne sait exactement à quoi sert tout cet argent ? Comment il est dépensé ? Et, surtout, comment la femme ou la famille algérienne bénéficie de cet important budget ? A ces questions, aucun haut responsable de ce ministère, que nous avons tenté de contacter, n’a voulu fournir une réponse. Sur son site Internet, ce ministère explique son programme d’action par des mesures administratives dictées par la réglementation en vigueur.
Certes, ce ministère est composé, il faut le reconnaître, de plusieurs directions et organisations car il s’occupe d’uns secteur très vague. De l’Agence de Développement Social (ADS) en passant par les directions de l’action sociale et de la solidarité (DASS) dans toutes les wilayas jusqu’aux diverses directions générales chargées de la promotion et protection de la personne handicapée ou de la défense de la cohésion sociale, ce ministère est une véritable machine bureaucratique. Et qui dit machine bureaucratique, dit dépenses budgétaires considérables.
Mais à quelle logique obéissent toutes ces dépenses ? De notoriété publique, les couffins de Ramadan sont l’opération la plus connue de ce ministère. Mais combien de deniers publics sont consacrés à ces couffins ? Là encore, aucune réponse claire et précise n’est fournie. Quant à la promotion de la condition féminine, beaucoup de slogans sont entonnés, répétés et quelques mesures adoptées comme la création d’un fonds d’aide pour les femmes divorcées. Mais là encore, toutes ces mesures nécessitent-elles réellement un important budget qui dépasse le 1 milliard de dollars ? En ce 8 mars, les femmes algériennes ont le droit de connaitre la gestion de cet argent qui leur est consacré. En 2015; il est temps qu’un débat au sujet de la transparence dans la gestion de la dépense publique soit lancé en Algérie.