PT/ Quand Louisa Hanoune joue à l’informatrice de Bouteflika

Redaction

Interpellations tous azimuts, disculpation du chef de l’Etat et dramatisation. De femme politique, qui se présente comme partie prenante de l’opposition, Louisa Hanoune est devenue au fil du temps une véritable lanceuse d’alerte, voire l’informatrice autoproclamée de Bouteflika.

Après une éclipse de plusieurs mois et surtout une certaine prudence dans ses sorties publiques, la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) est de nouveau monté au créneau. En l’espace d’une semaine, elle a effectué au moins trois sorties médiatiques, dont une par le truchement d’un communiqué, pour dénoncer des agissements de responsables publics et interpeller le président de la République. L’ex-pasionaria a dénoncé, pèle mêle, la mort du journaliste Mohamed Tamalt, la promotion médiatique dont a bénéficié le «RHB», présenté par le ministre de la Santé comme un médicament-miracle contre le diabète, et s’en est pris, comme à l’accoutumée, à l’oligarchie.

Louisa Hanoune a à chaque fois tenté d’expliquer ces dérapages par le manque d’information dont bénéficie le chef de l’Etat qu’elle aurait rencontré il y a quelques jours. Selon Louisa Hanoune, ces interpellations visent à transmettre à Bouteflika des informations que ses proches taisent. Cela rappelle la campagne qu’elle avait mené durant les années 2014 et 2015 contre le «délitement» de l’Etat. A l’époque, elle avait abondamment évoqué les affaires de corruption et de dépassements qu’on «ne transmettait pas» au chef de l’Etat.

Louisa Hanoune semble s’être donnée le rôle d’informatrice d’Abdelaziz Bouteflika pour pallier aux dfaillances de l’entourage du président. Mais a-t-elle oublié que «l’oligarchie» qu’elle dénonce avec tant de vigueur a émergé  quand le chef de l’Etat avait toutes ses facultés physiques ?

Une chose est en outre certaine : les envolées discursives de la secrétaire générales du Parti des Travailleurs ne semblent pas avoir trouvé écho auprès des destinataires, c’est-à-dire les décideurs.

Essaïd Wakli

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