Politique: Louisa Hanoune menace les « oligarques »

Redaction

Après avoir accusé les patrons proches du cercle présidentiels de vouloir constituer une « oligarchie », la secrétaire générale du Parti des Travailleurs, Louisa Hanoune pousse un nouveau de gueule. Elle menace de dévoiler des documents concernant de supposés marchés passés de gré à gré entre des ministres de l’actuel gouvernement et des hommes d’affaires proches du cercle présidentiel.

La secrétaire général du PT, qui s’est exprimée récemment sur une chaine de télévision privée, indique que si elle a décidé de s’attaquer au président du FCE, Ali Hadad, c’est parce que c’en «est trop». « Nous savions tous que des marchés ont été donnés de gré à gré. Nous n’avions rien dit. Mais maintenant que le président du FCE se permet de convoquer des ministres et de leur donner des instructions, nous disons basta ! », s’indigne-t-elle.

Louisa Hanoune, qui interpelle pour la première fois Saïd Bouteflika, qui, dit-elle, « sait au nom de qui ces gens (hommes d’affaires) parlent », menace d’aller plus loin dans ses déclarations. Elle se dit prête à rendre publics des documents concernant des marchés douteux. « Oui, j’ai des documents prouvant que des ministres ont accordé des privilèges à des entrepreneurs parasites », dit-elle.

Depuis quelques semaines, Louisa Hanoune monte au créneau pour mettre en garde contre un « scénario à la Russe ou à l’Ukrainienne », allusion aux oligarques qui ont pris le pouvoir dans ces pays, après la chute des régimes communistes. « Sous prétexte qu’ils ont donné des sous dans une campagne électorale, des hommes d’affaires se croient tout permis », a-t-elle dit récemment dans un entretien accordé au journal El Watan. Elle dit être décidée à « ne pas se taire » devant un phénomène qui « prend de l’ampleur ». Par contre, la pasionaria du Parti des Travailleurs avoue ne plus avoir accès au chef de l’Etat pour lui transmettre toutes ces remarques. « Il est très occupé ces derniers temps. Mais si je le rencontre, je lui dirai tout ce que je pense », avertit-elle.

 Essaïd Wakli